VENDREDI 06 NOVEMBRE 2020 BIZWEEK ÉDITION 315 NJ AYUK, président, Chambre africaine de l’énergie 03 Nov 2020 L’investissement étranger a un rôle essentiel à jouer dans la croissance économique de l’Afrique Regardez l’industrie pétrolière et gazière de l’Ouganda. À la suite de multiples découvertes de pétrole dans l’Albertine Graben, les investissements étrangers ont atteint près de 20 milliards de dollars. Les projets qui en résultent comprennent une raffinerie en cours de construction par la compagnie pétrolière nationale ougandaise en partenariat avec quatre entreprises italiennes et mauriciennes. Par le biais d’une autre coentreprise, en l’occurrence avec la Tanzania Petroleum Development Corp. et Total, la compagnie pétrolière nationale ougandaise construit aussi un pipeline de 1445 kilomètres vers le port maritime tanzanien de Tanga, qui représente de nombreuses opportunités de création d’emplois et de croissance économique. Les découvertes pétrolières ont également abouti à de nouvelles activités de chaîne d’approvisionnement alimentaire, d’équipement et de logistique et au développement d’un aéroport dans le district de Hoima. Et le gouvernement envisage d’utiliser les revenus pétroliers pour stimuler d’autres secteurs, notamment l’agriculture, la santé et l’éducation. En raison de la croissance des entreprises liées au pétrole dans la région de Bunyoro, de nouvelles routes, centres de santé et écoles ont déjà été développés. Et c’est l’un des nombreux exemples. Au Sénégal, le président Macky Salla annoncé fin septembre que son pays était sur le point de connaître une croissance économique à deux chiffres, 13,7%, d’ici 2023, grâce au développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. De plus, le Sénégal a récolté les fruits d’un partenariat de longue date avec l’Allemagne, qui a débouché sur un financement de plus d’un milliard d’euros, dont un soutien important aux petites centrales électriques et aux projets d’énergie renouvelable Les nouvelles sont également prometteuses au Rwanda, où les efforts du gouvernement pour attirer les investissements étrangers portent leurs fruits, y compris de plus en plus d’investissements par des entreprises turques. Le plus gros investissement de la Turquie au Rwanda, par Hakan Mining and Electricity Generation Inc., consiste à construire une centrale électrique de 80 mégawatts dans le sud du pays. Ces événements encourageants ont un thème récurrent : grâce aux investissements étrangers et aux partenariats, ces pays africains exploitent stratégiquement leurs ressources pétrolières et gazières pour apporter des améliorations durables à leur population. Ils renforcent la croissance économique et répondent au besoin POST SCRIPTUM CHAMBRE AFRICAINE DE L’ÉNERGIE Malgré la pandémie de la COVID-19, toutes les nouvelles économiques en Afrique n’ont pas été négatives. Nous continuons de constater des développements prometteurs. C’est pourquoi la Chambre africaine de l’énergie travaille dur pour renforcer l’activité d’investissement d’un accès généralisé à l’électricité. L’Afrique a besoin de plus de cela. C’est pourquoi la Chambre africaine de l’énergie travaille si dur pour renforcer l’activité d’investissement. C’est pourquoi nous avons créé cette année un comité sur les affaires réglementaires dans le but de rendre les pays africains plus compétitifs pour les investissements mondiaux. C’est pourquoi nous avons élaboré des directives de bon sens pour maintenir l’activité de production des compagnies pétrolières internationales (CPI) en Afrique pendant la pandémie. C’est pourquoi, en août, nous avons co-organisé le webinaire « Les relations économiques entre l’Allemagne et l’Afrique : faire des affaires après le COVID-19 » avec Eleni Giokos de CNN pour mobiliser davantage d’investissements allemands dans le secteur énergétique africain. Les investissements sont essentiels à la croissance économique de l’Afrique. Ils peuvent entraîner des transferts de technologie précieux entre les pays. Ils nous aident à lutter contre la pauvreté énergétique et aboutissent à des projets qui mènent à des revenus locaux, à des emplois, à des possibilités de formation et à l’esprit d’entreprise. Nous abordons la valeur de l’activité d’investissement dans nos prochaines Perspectives énergétiques en Afrique 2021 (Africa Energy Outlook 2021). « Des investissements sont nécessaires pour convertir les ressources du sol en revenus et en valeur », indique ainsi notre rapport à paraître le 10 novembre prochain. « Les investissements représentent des emplois et des affaires pour une pléthore de fournisseurs de services sur les champs pétrolifères et constituent donc une mesure importante pour le niveau d’activité plus large de l’industrie pétrolière et gazière. » Alors que ce rapport décrit des baisses généralisées des dépenses en capital dans l’industrie pétrolière et gazière du continent, il note qu’elles se produisent, principalement, à cause du COVID-19. Un rebond des investissements est possible après la pandémie, si les prix du pétrole dépassent les attentes actuelles. Bien que nous ne puissions pas faire grandchose pour influencer les prix du pétrole, il y a des mesures tangibles que les pays africains peuvent et devraient prendre pour augmenter les chances d’investissements indispensables dans leurs projets énergétiques. Il s’agit notamment de travailler à une plus grande transparence, d’adopter une législation qui protège le caractère sacré des contrats et de mettre en œuvre des régimes fiscaux plus compétitifs. Nous devons travailler sur ces mesures maintenant. C’est ainsi que nous ferons une différence durable en Afrique. C’est ainsi que nous donnerons aux gens les moyens de développer les compétences nécessaires pour décrocher des emplois bien rémunérés. C’est ainsi que nous allons promouvoir la stabilité. La réglementation des changes de la CEMAC tue l’emploi et l’investissement La réglementation des changes de la BEAC, dont une nouvelle taxe qui doit entrer en vigueur en janvier 2021, est un exemple classique de ce que nous ne devrions pas faire en Afrique. Les bureaucrates n’écoutent pas parce qu’ils sont à l’aise avec l’argent des contribuables et tuent les entreprises et les investissements. Si les bureaucrates de la BEAC, du FMI et de la Banque mondiale veulent vraiment dire ce qu’ils disent pour aider l’Afrique et les pays de la CEMAC à se remettre de la Covid 19, ne devraient-ils pas écouter ce que les dirigeants d’entreprise ont à dire sur la création d’emplois ? Après tout, les entreprises emploient 80% de la main-d’œuvre du secteur privé de la région et représentent plus de 99% de ses employeurs Lorsque plus des deux tiers des créateurs d’emplois, en particulier les entreprises du secteur de l’énergie, nous disent comment créer des emplois dans une économie qui en a désespérément besoin, les bureaucrates et les politiciens ne doivent pas seulement écouter, ils doivent faire quelque chose ou s’écarter et laisser les affaires fonctionner. L’Afrique ne doit pas se concentrer sur l’aide au développement en échange de réglementations qui détruisent les emplois et les investissements. Nous pouvons faire mieux que cela. Les marchés libres, le gouvernement limité, la réduction des formalités administratives et la liberté individuelle sont toujours un bien meilleur pari que de demander des renflouements et de l’aide étrangère. Les investissements nous permettent d’adresser nos plus grands besoins La lutte contre la précarité énergétique est un domaine dans lequel les investisseurs peuvent avoir un impact considérable. Le besoin est criant. À l’heure actuelle, environ 595 millions de personnes en Afrique subsaharienne, soit 55% de la population de la région, n’ont pas accès à l’électricité. La vice-présidente de la Banque mondiale, Rachel Kyte, a bien résumé Cont’d on page 5 4 |