7 8 9 M15 en Hα (Dorval) M15 avec filtre i (Dorval) M15 : Hα − i (Dorval) utilisées. Les bons observateurs vont constater que K 648 est aussi visible sur l’image visible (clair), et sur toutes les autres de cette série. Pour vraiment l’isoler, on a toutefois utilisé l’efficacité de l’imagerie différentielle sur des images qui présentent de l’émission particulière des gaz de cette nébuleuse. Passons maintenant au deuxième volet de expérience, réalisé à Dorval. Nous avons utilisé la même stratégie, mais cette fois-ci un autre amas globulaire est pris comme témoin. L’amas globulaire M13 n’est pas réputé avoir de nébuleuses planétaires ; on estime donc qu’il ne devrait rien montrer sur des images différentielles semblables à celles prises pour M15. D’abord, il faut ici tenir compte du fait que l’orientation des images (prises de Dorval) est différente de celles prises par Yves Tremblay à Vaudreuil. Nous constatons encore une fois des résultats très impressionnants (images 7 à 9) ; ça ne fait aucun doute, la nébuleuse planétaire K 648 est bien détectée ! L’image en fausses couleurs (en bas à gauche, #10) nous permet de bien la situer (en rouge) sur les étoiles de fond de l’amas M15. Notre amas globulaire de contrôle, M13, est bien sage ; on ne peut pas y distinguer de traces en émission d’une quelconque source du type de la nébuleuse planétaire K 648 de M15. L’image de l’amas M13 en hydrogène alpha, à laquelle on a soustrait le signal du filtre « i » (proche IR) en continuum, est l’image en bas à gauche (#11). Conclusion Les amas globulaires de notre galaxie, la Voie lactée, sont le siège des plus vieilles étoiles de la galaxie ; ces étoiles, âgées de près de 12 milliards d’années, sont presque aussi vieilles que l’Univers, dont on estime l’âge à 13,7 milliards d’années. Les amas globulaires évoluent comme s’ils étaient des satellites de la Galaxie, dans le grand halo de celle-ci. Notre cible, la nébuleuse planétaire Pease 1 (K 648), est une des rares NP que l’on puisse tracer dans des amas globulaires locaux, ce qui la rend encore plus intéressante à observer. Plusieurs difficultés rendent ces observations ardues. Pour nous, les contraintes étaient principalement la magnitude faible de K 648 et le grand nombre d’étoiles serrées dans le cœur de l’amas M15, qui le voile. Par contre, ce type d’objets gazeux émettent de la lumière qui leur est particulière, comme le [OIII] et le Hα, dont nous avons pu profiter. Nos résultats sont donc concluants : nous sommes arrivés à détecter cette nébuleuse planétaire, même dans le ciel pollué de la banlieue de Montréal. Références La carte est produite par le logiciel Coelix de Jean Vallières : http://www.ngc7000.com/fr/coelix/Merci à Claude Marcotte pour sa contribution à produire la carte de Pégase. 10 M15 en fausses couleurs (Dorval) Cliquer sur l’image pour zoomer. 11 M13 : Hα − i (Dorval) 34 Astronomie-Québec Novembre/décembre 2014 |