Comme on peut le constater, la nébuleuse planétaire K 648 est tout près du cœur de l’amas globulaire M15. Bien peu d’astronomes amateurs ont eu l’occasion de l’observer ; un grand nombre ignore même son existence. 1 M15 en lumière visible (Vaudreuil) 2 M15 en Hα (Vaudreuil) t 3 M15 en IR pass (Vaudreuil) 4 M15 en [OIII] (Vaudreuil) M15 est donc particulièrement intéressant à cause de l’extrême densité de son noyau, mais aussi parce qu’il fut le premier d’une liste de quelques rares amas globulaires dans lesquels on puisse détecter une nébuleuse planétaire ; celle-ci a été identifiée sur des images du Mont Wilson en 1927 [1]. Il s’agit de la nébuleuse planétaire Kuestner 648 (ou K 648), aussi appelée Pease 1 ; c’est une nébuleuse de gaz associée à une vieille étoile en fin de vie. Sur la très belle image de la page précédente, produite par le Télescope spatial Hubble (HST), on peut voir K 648 ; la petite nébuleuse planétaire, de magnitude 14, se situe dans le haut, un peu à gauche — avec ce codage de couleurs, on la voit de couleurs rouge et bleue [3]. [3] NASA. « M15 : Dense Globular Star Cluster ». Astronomy Picture of the Day 2000 August 4 ∙ http://apod.nasa.gov/apod/ap000804.html 32 Astronomie-Québec Novembre/décembre 2014 Pour nous, le défi commençait ici. Il nous a fallu monter un programme d’observation de M15 dont les principaux objectifs étaient les suivants : comment peut-on détecter K 648 dans l’amas M15, et est-il possible de le faire dans un ciel de la banlieue de Montréal ? Il s’agissait de mettre en pratique les techniques qui vous ont été présentées concernant principalement la détection des gaz en émission de l’hydrogène alpha (Hα) et de l’oxygène doublement ionisé ([OIII]) dans les nébuleuses planétaires [4]. Pour se faire, nous avons utilisé deux points d’observation : comme souvent, nous avons communiqué avec notre très bon collaborateur Yves Tremblay, qui est situé à Vaudreuil (banlieue éloignée ouest de Montréal), et pour faire des tests dans une pollution lumineuse plus intense, nous avons décidé de faire aussi l’expérience de Dorval, qui n’est à pas plus d’une quinzaine de minutes à l’ouest du centre-ville de Montréal. La méthode mise en place fut la suivante : A) Faire des poses courtes de M15 dans le but d’éviter de saturer les images. [4] ST-ONGE, Gilbert. « Filtres interférentiels pour nébuleuses planétaires » — Première partie, Astronomie-Québec Vol. 1, No. 1 (juin 2012), p.14 ; Deuxième partie, Astronomie-Québec Vol. 1, No. 2 (juillet-aout 2012), p.20. Voir http://astronomie-quebec.com |