Les capricieuses du ciel Dans mes articles précédents, on a vu que les étoiles varient parfois de luminosité, pour diverses raisons : certaines sont occultées périodiquement par une autre (les binaires à éclipse), d’autres clignotent spontanément de manière régulière (comme les céphéides), et d’autres sont des géantes instables (comme celles de type Mira). Il existe en fait une foule d’autres raisons pour lesquelles une étoile change d’éclat au cours de sa vie. Photo : N. Rivard par Normand Rivard Le fait est que les étoiles sont si loin de nous que les astronomes ne peuvent les observer en détail comme les planètes du système solaire. Comme toutes les étoiles (hormis le Soleil) ont l’apparence d’un point sans dimension, leur éclat et leur spectre sont pratiquement les deux seuls moyens d’en savoir plus sur elles par des mesures directes. Si en plus l’éclat de l’étoile varie dans le temps, c’est une opportunité en or pour comprendre les mécanismes qui les animent ; c’est ce que l’on appelle l’astrophysique stellaire. Il faut comprendre que les astronomes professionnels sont débordés par le nombre ahurissant d’étoiles variables, sans compter qu’il faut surveiller plusieurs de celles-ci à long terme. Même s’ils ont aujourd’hui des moyens automatisés pour suivre à la trace quelques-unes d’entre elles, ils ont encore largement besoin des amateurs pour colliger la plus grande quantité de données possible. C’est un des rares domaines de la science où les amateurs peuvent modestement, bien que réellement, contribuer au progrès scientifique. Fort heureusement, l’observation des étoiles variables est facile à réaliser, pour peu que l’amateur soit patient et minutieux. Nul besoin d’équipement sophistiqué ou d’un ciel noir comme de l’encre. De simples jumelles ou un petit télescope portatif suffisent pour un grand nombre d’étoiles, même en milieu semi-urbain. La technique s’apprend rapidement, mais requiert un peu de pratique au début. 14 Astronomie-Québec Mai/juin 2014 |