Spécial deux pour une Qui n’a pas entendu parler du groupe d’étoiles connu sous le nom de Chaudron ou de Louche ? Même Vincent van Gogh les représente sur une toile (ci-dessus : Nuit étoilée sur le Rhône, septembre 1888). Ces étoiles brillantes font partie de la constellation de la Grande Ourse. Elles doivent leur célébrité à leur utilité. Ce simple arrangement de sept étoiles renferme en effet plusieurs repères utiles. De plus, sa visibilité à toute heure de la nuit, tout au long de l’année, lui confère une importance certaine. Photo : L. Descoteauxv par Luc Descoteaux et Pierre Paquette Ainsi on trouve l’Étoile polaire, Polaris, en prolongeant de cinq fois l’écart des étoiles de l’extrémité de la louche (fig. 1). Aussi, en prolongeant la courbe du manche de la louche, on croise d’abord Arcturus (α Boo) puis Spica (α Vir), les deux étoiles les plus brillantes du printemps. D’autres étoiles et constellations sont également « pointées » par les repères de la louche. L’étoile qui est sans doute la plus connue de la Grande Ourse est Mizar : c’est celle qui marque le « coude » du manche de la louche. Elle fait duo avec Alcor, et ensemble ce tandem est presqu’aussi célèbre que la Grande Ourse. On cite souvent ces étoiles en parlant d’un test de la vision : en effet, en prêtant une attention particulière, une bonne vision pourra distinguer sans aide la présence d’une étoile tout près de Mizar. Des jumelles (fig. 4) pourront bien sûr confirmer facilement cette présence : il s’agit d’Alcor (fig. 2 et fig. 3, en haut). Figure 1 : Pour trouver Polaris (l’Étoile polaire), prolonger l’écart A–B (Merak–Dubhe) cinq fois. En prolongeant la courbe du manche de la louche, on atteint Arcturus du Bouvier, puis Spica de la Vierge ; un truc mnémotechnique est de « faire un arc » vers Arcturus, puis de « piquer » vers Spica. Hors de la carte, vers la droite, se trouve aussi le Lion, facile à trouver au sud de la Grande Ourse. 12 Astronomie-Québec Mai/juin 2014 |