Beauté du ciel Un nouveau voyage au nord qui a été une grande réussite pour moi, car j’y vais durant l’hiver et souvent, je m’y rends durant le temps des fêtes, passer Noël et le jour de l’an. Être loin dans le Grand Nord, certes que c’est particulier, mais être avec le froid et les Inuit au pays des aurores boréales, c’est fantastique ! Photo : G. Boutin/D. Laflamme par Gilles Boutin Ar Le Nunavik est situé en tout temps sous l’ovale auroral, au même titre que le nord de l’Alaska, la Scandinavie, la Russie et le nord des provinces de l’ouest canadien. Cette année, le fait que les grands froids de la fin janvier et début février ont été devancés (comme dans le sud du Québec) a beaucoup aidé en contribuant à améliorer et à augmenter les ciels dégagés et étoilés au Nunavik ; disons que ce sont des nuits de −45 °C à −50 °C qui m’attendaient. Mes marches de jour en montagne et dans la toundra à −35 °C m’ont laissé des souvenirs et… des chaleurs à quelques endroits dans mon visage, car j’ai eu des brulures de froid ; j’écris ce texte et je ressens de petites chaleurs sur mes joues ! Bon, passons aux défis que je me lance quand je vais à Kuujjuaq en fin d’année : faire des photographies de l’environnement local, le Candy Drop et d’autres activités pour l’Association Touristique du Nunavik, mais pourquoi ne pas capturer les dernières aurores de l’année courante et prendre les toutes premières de la nouvelle année ? La journée du 29 décembre 2013 est très belle, le ciel de la soirée est noir et étoilé, il fait très froid ; même si l’indice Kp est très bas, ceci n’est pas un obstacle car pour le Grand Nord comme au Nunavik, un indice Kp de 1 peut quand même offrir un grand spectacle. Avec mon portable et Internet, je surveille mes sites favoris de météo spatiale et je vois bien qu’il y a une petite activité boréale, que l’ovale auroral va atteindre la limite sud du Nunavik assez tôt en fin de journée, que les signes d’une intensité accrue arriveront vers les 21 h 30… Mes hypothèses se sont avérées bonnes. Je suis quand même prêt à tout, car dans la soirée je regarde souvent dehors en direction des étoiles, de la constellation de la Grande Ourse, pour peut-être y apercevoir un début de ligne verte. Il faut dire qu’il fait noir depuis longtemps ici à Kuujjuaq : le soleil s’est couché vers 14 h 40 cet après-midi… Je quitte la maison où j’habite et je fais une longue marche de 35 minutes avec mon lourd équipement (mon sac de trois appareils photos et lentilles, et un sac qui contient deux trépieds) pour arriver et me placer tout près d’une trentaine de chiens de traineau qui sont regroupés dans trois élevages, près 4 Astronomie-Québec Mars/avril 2014 |