Joseph M. Grabowsky est astrophysicien au Laboratoire des magnétosphères planétaires de la Division de l’exploration du système solaire, au Centre du vol spatial Goddard de la NASA. Photo : NASA. Ci-dessous : vidéo du lancement de MAVEN. Cliquer pour faire jouer. Vidéo : NASA. VIDÉO magnétique est dû à des mouvements dans le cœur fondu de la planète. Mars, puisqu’elle est beaucoup plus petite que la terre (environ la moitié de sa taille) a rayonné sa chaleur beaucoup plus rapidement que la Terre, de sorte que ses mouvements liquides internes se sont arrêtés. Mars n’a donc pas de champ magnétique global à l’heure actuelle. Le Soleil rejette des atomes électrisés à grande vitesse ; on appelle cela le vent solaire. Ceux-ci ne peuvent pas pénétrer dans le champ magnétique de la Terre, mais parce que le champ magnétique de Mars a disparu il y a des milliards d’années, le vent solaire peut affecter directement l’atmosphère de Mars, et par des collisions dépouiller l’atmosphère dense au fil du temps, après que le champ magnétique ait disparu. PN : Comment MAVEN peut-il nous aider à déterminer ce qui s’est passé à l’atmosphère de Mars au cours des âges ? JMG : Le rayonnement du Soleil et le vent solaire ont varié au fil du temps. Nous avons une relativement bonne compréhension, suite à l’observation d’étoiles similaires à notre soleil à différentes étapes de leur développement, de l’évolution du rayonnement de notre propre soleil et du vent solaire loin dans le passé. MAVEN va prendre des mesures de tous les différents processus de perte atmosphériques possibles et leur contribution au taux de perte totale, au cours d’une période du cycle d’activité du Soleil pendant laquelle nous nous attendons à de grandes variations du vent solaire et de son rayonnement (qui contrôle l’état thermique de l’atmosphère, la source de la fuite). En déterminant comment le taux d’échappement de l’atmosphère varie avec les changements de l’énergie solaire produite à l’heure actuelle, nous pouvons utiliser cette relation et notre compréhension de l’activité du Soleil dans le passé pour extrapoler la perte sur des milliards d’années dans le passé pour déterminer comment le ambiance a évolué depuis son état dense original. PN : Il existe de nombreux instruments scientifiques à bord de MAVEN, aux multiples objectifs scientifiques. Pouvez-vous nous donner un aperçu des principaux instruments scientifiques de MAVEN et des données que vous êtes impatient de recueillir à travers eux ? JMG : Il y a trois catégories d’instruments sur MAVEN. Un ensemble se compose d’instruments pour mesurer le vent solaire ionisé, le rayonnement ultraviolet extrême solaire et les particules très énergétiques émises par le soleil pendant les tempêtes solaires. Le second ensemble sert à mesurer la partie neutre et ionisée de l’atmosphère — c’est-à-dire la source des particules qui s’échappent maintenant. Enfin, la troisième est pour mesurer les gaz s’échappant de la partie supérieure de l’atmosphère dans l’espace. Un instrument pour mesurer le champ magnétique est aussi à bord. Bien qu’il n’y ait pas de champ magnétique intrinsèque, il y a des zones de surface au magnétisme localisé et il y a un faible champ magnétique du soleil qui peuvent jouer un rôle dans les mécanismes d’échappement. PN : Beaucoup de gens considèrent Mars comme une terre future et pensent que ce qui s’est passé sur Mars pourrait se produire ici. Pensez-vous que c’est une comparaison légitime et peut-on utiliser nos découvertes sur l’atmosphère martienne pour étudier l’avenir de l’atmosphère de la Terre ? JMG : La Terre a des espèces [gazeuses] qui s’échappent des régions polaires où son champ magnétique s’ouvre dans l’espace interplanétaire. En effet, le taux de fuite est similaire à celui actuellement 22 Astronomie-Québec Mars/avril 2014 |