Spécial deux pour une IJ Parmi les plus brillantes étoiles doubles du ciel, Almach est visible à l’œil nu dans un ciel de banlieue ; de plus, sa hauteur la rend visible presque toute l’année. L’Observer’s Handbook lui accorde sa plus haute cote (! ! !). Les plus petits instruments révèlent cette charmante géante orange, beaucoup plus grosse (90×) et lumineuse (1 400×) que notre Soleil. Son volume engloberait Mercure et toucherait Vénus. Sa compagne plus discrète, d’un vert émeraude selon une source respectée, fait penser à une planète qui accompagne son étoile… Les télescopes les plus modestes séparent assez facilement les deux composantes visibles. La forte brillance favorise aussi la perception des couleurs. Gamma d’Andromède (Almach). Almach culmine au sud vers 18 h 18 à la mi-janvier, et deux heures plus tôt à la mi-février. Bonnes observations ! Références CHAPMAN, David M. F., éd. Observer’s Handbook 2013. Toronto : Royal Astronomical Society of Canada, 2013. HAAS, Sissy. Double Stars for Small Telescopes. Cambridge, Massachusetts. : Sky Publishing Corp., 2007. MULLANEY, James et Wil TIRION. The Cambridge Double Star Atlas. Cambridge : Cambridge University Press, 2009. KALER, James B. Star of the Week. http://stars.astro.illinois. edu/sow/sowlist.html TIRION, Wil. Bright Star Atlas 2000.0. Richmond, Virginie : Willmann-Bell, 1990. SINNOTT, Roger W. Sky & Telescope’s Pocket Sky Atlas. Cambridge, Massachusetts : Sky Publishing Corp., 2006. VALLIÈRES, Jean. Coelix. (Logiciel) pour la carte. Photo : L. Descoteauxv par Luc Descoteaux Almach est un système quadruple. L’étoile primaire est seule, la secondaire est triple : une double spectroscopique, désignée B, parcourt son orbite en moins de trois jours, sa compagne invisible C en faisant le tour en 63,7 ans, ce duo orbitant la primaire sur une période non spécifiée. La séparation B–C n’est que de 0,4″, défiant même les plus gros instruments professionnels, alors que près de 10″ séparent A de BC, pour le plus grand plaisir des astronomes amateurs. Almach est tellement brillante qu’il n’est pas nécessaire d’attendre son transit par le méridien pour mieux la trouver. Il est assez facile de localiser d’abord l’étoile du coin nord-est du grand carré de Pégase (Alpheratz, qui est en fait dans la constellation d’Andromède) et de poursuivre ensuite en suivant le chapelet d’étoiles brillantes vers le nord-est jusqu’à EN UN COUP D’ŒIL… Noms Almach Gamma Andromedæ (γ And) ADS 1630 SAO 37734 57 And Ascension droite 02 h 04 min Déclinaison +42° 19′ Magnitude A 2,3 Magnitude BC 5,4 Séparation A–BC 10″ Angle de position* 63° Distance 355 années-lumière Température A 4500 K Température BC 12 000–10 000 K Rayon A 80 soleils Luminosité A 2 000 soleils Couleur A Orange Couleur BC Vert émeraude pâle Transit mi-janvier 18 h 18 * Mesuré du nord vers l’est, jusqu’à la secondaire. 6 Astronomie-Québec Janvier/février 2014 |