période orbitale est considérablement plus longue, à 680 jours. Grâce à l’interféromètre procheinfrarouge CHARA, on a même réussi à imager les trois composantes du système (image ci-dessous). o Observation Il existe une grande quantité d’étoiles de type Algol (dites EA) et leurs éphémérides sont bien connues. Leur observation est donc assez facile, pour peu que l’on soit bien préparé. Le site de l’AAVSO donne les moments prévus des minima de plusieurs centaines d’étoiles une année d’avance (http://www.aavso. org/eclipsing-binary-ephemerides). Les modèles d’évolution stellaire prévoient que plus les étoiles sont massives, plus elles vieillissent rapidement et quittent la séquence principale pour devenir des géantes oranges ou rouges. Lorsqu’on est parvenu à mesurer la masse des deux compagnons en utilisant leurs paramètres orbitaux, on en est arrivé à cet étrange paradoxe : la composante B est la moins massive des deux étoiles, alors qu’elle est une géante orange et en est donc à un stade d’évolution plus avancé que la composante A. Normalement, ça aurait dû être exactement le contraire ! Au lieu de remettre en question toutes les théories connues de l’astrophysique, le paradoxe d’Algol fut résolu lorsqu’on a supposé qu’Algol B était autrefois la plus massive des deux et a donc évolué plus rapidement, devant ainsi une géante orange (on dit qu’elle est dans la branche asymptotique). Comme elle était devenue énorme, un pont de matière (schéma ci-dessus) a pu se former entre les deux étoiles, permettant à Algol B de transférer une partie de son atmosphère vers Algol A qui a ainsi acquis de la masse au point de devenir éventuellement plus massive que B. Finalement, on a découvert qu’Algol n’est pas une binaire, mais une multiple ! Il y a en effet une troisième étoile dans la ronde, mais elle est plus éloignée et sa Pour débuter, je vous propose les six étoiles du haut de la page suivante, toutes visibles à l’œil nu, et dont les périodes sont très courtes, ce qui vous permet de trouver facilement une opportunité pour débusquer une éclipse. À l’exception d’Algol, ces étoiles présentent un écart de magnitude assez faible entre leur maximum et leur minimum ; vous aurez donc besoin de jumelles pour bien comparer leur magnitude avec celle des étoiles de référence proposées par l’AAVSO. Comme toujours, vous devez trouver deux étoiles de référence dans un champ rapproché pour faire un estimé correct. Dans le cas d’Algol, c’est facile puisque plusieurs étoiles visibles à l’oeil nu servent de référence, notamment γ Andromedae (voir figure). Il est recommandé de faire une observation toutes les 30 minutes et de commencer environ cinq heures avant le minimum. Enfin, le tableau du bas de la page suivante indique les minima prévus d’Algol pour les nuits des mois de janvier et février 2014 (heure locale). Bonnes observations ! AQ, Le système d’Algol tel qu’il apparaissait le 12 aout 2009. Ceci [est] une vraie image en deux dimensions avec une résolution de ½ seconde d’arc dans la bande H de l’infrarouge proche, reconstruite des données de l’interféromètre CHARA. L’aspect allongé d’Algol B et la forme ronde d’Algol A sont réels. La forme d’AlgolC, toutefois, est un artéfact. Crédit : Dr Fabien Baron, Département d’astronomie, Université du Michigan, AnnArbor 10 Astronomie-Québec Janvier/février 2014 |