Histoire HR 8799 : Première image d’un autre système planétaire Deuxième partie En attente de nouvelles images Illustration artistique de ce à quoi pourrait ressembler le système de HR 8799 Credit : Gemini Observatory Artwork by Lynette Cook La découverte de la candidate autour de HR 8799 était très prometteuse, mais elle demeurait insuffisante pour écrire un article scientifique et annoncer la nouvelle. Il fallait d’abord confirmer que c’était bel et bien une planète, et non une simple étoile d’arrière-plan — le sondage GDPS, entre autres, a trouvé plusieurs centaines d’étoiles d’arrière-plan près d’étoiles proches ; alors ce genre de détection, même si elle est très prometteuse, ne suffit pas à convaincre hors de tout doute de la nature planétaire de l’objet. Photo : C. Marois par Christian Marois J’ai donc utilisé cette candidate dans notre demande de temps d’observation au télescope afin de prendre de nouvelles images à l’été ou à l’automne 2008 dans le but de confirmer que la candidate orbite l’étoile. Il suffit de prendre deux images à quelques mois d’intervalle pour confirmer qu’une candidate se déplace dans la Voie lactée avec l’étoile, donc qu’elle orbite bien autour de celle-ci. La demande a été acceptée, et les observations ont été prévues pour l’automne 2008. À la mi-juin 2008, à ma grande surprise, j’ai reçu un appel téléphonique du professeur Paul Kalas, de l’Université de Californie à Berkeley, m’annonçant sa découverte d’une planète autour de l’étoile Fomalhaut (Alpha Piscis Austrini ou α PsA). Son équipe avait déjà de l’avance sur notre possible découverte, car elle avait déjà confirmé que l’objet (Fomalhaut b) orbite l’étoile, à l’aide de deux vieilles images des archives du télescope spatial Hubble. Malgré la détection confirmée, l’interprétation des données demeurait complexe, et ils avaient besoin de mon savoir-faire dans l’analyse d’images et la soustraction de tavelures pour tenter de retrouver la planète dans des données prises au télescope Keck. J’ai donc accepté, et je me suis joint à leur équipe en échange d’être inclus dans la liste des auteurs de leur article scientifique portant sur cette importante découverte. Deux semaines plus tard, je me rendais à la conférence SPIE de Marseille (France), armé des images de Fomalhaut prises par le télescope Keck, et en attente de nouvelles images de HR 8799. Durant les pauses de la conférence, Michael P.Fitzgerald (de Berkeley) et moi essayions sans relâche de retrouver Fomalhaut b dans les images du Keck, mais sans succès. En me déplaçant entre deux salles de conférence, j’ai rencontré mon collaborateur David Lafrenière, à l’époque chercheur postdoctoral à l’Université de Toronto (maintenant professeur à l’Université de Montréal). Il m’a annoncé la 20 Astronomie-Québec Septembre/octobre 2013 |