Recherche La grande région de la constellation du Taureau 41 Photo : G. St-Onge par Gilbert St‐Onge Les constellations d’hiver approchent, et l’une des premières qui soit visible à l’automne est le Taureau. Il s’agit d’une constellation du zodiaque : elle est traversée par le Soleil, à la fin du printemps. Elle se situe un peu à l’ouest et au-dessus (au nord) de la magnifique constellation d’Orion. Claude Ptolémée (90–168) l’a cataloguée dans sa liste de constellations [1]. Les Grecs l’identifiaient déjà dans leur mythologie à la forme d’un taureau — en fait, cette identification date probablement de 50 000 ans… Dans cette grande constellation, on retrouve plusieurs objets d’intérêt pour l’observateur moderne. Cette région du ciel est intéressante par sa diversité : on y observe notamment une vieille étoile géante rouge, Aldébaran, et de spectaculaires amas d’étoiles jeunes. De plus, en 1054, une des plus spectaculaires supernovae y a été observée, même visible à l’œil nu en plein jour ; on observe aujourd’hui à cet endroit une très belle nébuleuse résiduelle de cette supernova, Messier 1 (aussi appelée nébuleuse du Crabe). Enfin, la région du Taureau est aussi une grande région de formation d’étoiles. Sur l’image 1 (haut de la page suivante), on peut voir un peu en bas du centre l’étoile rouge Aldébaran (Alpha du Taureau ou α Tau), qui brille devant les Hyades, un amas d’étoiles. Aldébaran, une étoile de premier ordre, est considérée comme l’œil du Taureau. Les étoiles de l’amas des Hyades forment un grand V couché sur sa gauche. Au-dessus du centre de l’image, aligné avec les Hyades, on peut voir l’amas d’étoiles des Pléiades (Messier 45). À l’œil nu, notre regard est rapidement attiré par le superbe amas d’étoiles des Pléiades, qui nous révèle environ une dizaine d’étoiles étalées sur près de 2° — certains trouvent qu’elles dessinent un petit chaudron. Les Pléiades sont connues depuis l’Antiquité ; pour certains peuples, leur apparition dans le ciel du matin indiquait que la saison des récoltes était arrivée. Des observations modernes ont permis d’évaluer la taille de l’amas à 3000 étoiles, et on évalue son âge entre quelques dizaines de millions d’années [2] et 100 millions d’années [3]. Des images à longue exposition de l’amas des Pléiades révèlent des nébulosités résiduelles du nuage moléculaire à l’origine de ces étoiles ; on en observe 36 Astronomie-Québec Septembre–octobre 2013 |