En tant qu’astronomes amateurs, nous avons tendance à être intéressés par les choses qui sont visibles dans le ciel, qu’elles soient de nature astronomique ou non. Par sa luminosité, on ne peut s’empêcher de remarquer les passages périodiques de la Station spatiale internationale (ISS). Plusieurs fois, j’ai réussi à la capturer brièvement à l’oculaire de mon Dobson 25 cm (10″) ƒ/4,7 tandis qu’un ami suivait l’ISS dans le ciel avec le viseur Telrad monté sur mon télescope. Cet exercice ne fait qu’aiguiser l’appétit. Votre œil peut voir détails dans l’image, mais il ne reste jamais assez longtemps pour que votre cerveau assimile ces détails. C’est comme essayer de lire la marque sur la croupe d’un cheval qui rue ; un exercice futile. L’an dernier, j’ai essayé pour la première fois de photographier la Station spatiale internationale à l’aide d’un appareil photo reflex numérique et de mon Dobson. J’avais l’adaptateur « T » adéquat pour mon appareil photo, et j’ai donc enlevé sa lentille objective et installé l’adaptateur. J’ai ensuite inséré ce dernier dans le porte-oculaire du télescope. En prenant Véga comme une cible, j’ai ensuite essayé d’obtenir une mise au point… C’est alors que j’ai eu ma première mauvaise surprise : mon porte-oculaire n’a pas assez de dégagement pour atteindre le foyer ! Un ami m’a suggéré d’insérer une lentille de Barlow entre l’appareil photo et le porteoculaire. C’est ce que j’ai essayé, et le tour est joué : le foyer est maintenant atteint ! Véga a été mise au point à l’écran ACL à l’aide de la fonction « live view » (vue en direct) et du zoom 10×. Mon appareil photo, un Canon Rebel T3i, a été utilisé au foyer primaire du télescope (sans lentille sur l’appareil photo ni oculaire sur le télescope), monté sur le télescope à l’aide d’un adaptateur en anneau T et d’une lentille de Barlow Televue Powermate 2,5×. Il était en exposition manuelle et en mode de prise de vue continue. La vitesse d’obturation était réglée sur 1/640 seconde pour éviter les flous de mouvement. Un réglage ISO élevé de 1600 a été choisi pour compenser la vitesse d’obturation rapide. La fonction de prise de vue en fourchette (bracketing) automatique de l’appareil photo a été activée. En la réglant à −1,66 EV, 0, et +1,66 EV, elle a forcé l’appareil photo à prendre trois expositions différentes au cours de la prise de vue continue. w En raison du fort recadrage rendu nécessaire par la petite taille de l’image de la station spatiale, la résolution fut réglée à un niveau moyen de 8 mégapixels. L’appareil photo a automatiquement réglé l’exposition en utilisant des vitesses d’obturation de 1/250s, 1/640s, et 1/1600s. Une personne a suivi l’ISS à la main grâce au Telrad, et l’autre personne a déclenché l’appareil photo à la main. Les résultats ne m’ont pas déçu. Sur les 117 photos prises, environ un tiers n’a rien montré. Pour le reste, on peut reconnaitre l’ISS sur dix photos, que je considère de bonne qualité. Les photos prises à 1/640 s et 1/1600 s se sont avérées les meilleures : j’ai choisi les deux meilleures pour montrer ici. Elles sont présentées sans aucun post-traitement, essentiellement parce que je ne sais pas vraiment comment faire tous ces trucs fantaisistes avec Photoshop. Si je devais faire une autre session, ce serait à 1/1600s, avec fourchettes automatiques Mai-juin 2013 www.astronomie-quebec.com 15