Pendant ce temps-là, à Cape York… par Robert Giguère Le bord nord-ouest du cratère Endeavour sur Mars, et le Cap York. Image : NASA/JPL/University of Arizona Quand il est question d’exploration de la planète Mars, la sonde Mars Science Laboratory/Curiosity est devenue le nouveau centre d’attention des médias, sauf qu’Opportunity, qui lui a cédé la vedette, n’en continue pas moins de faire des découvertes étonnantes. Depuis son départ du cratère Victoria en 2008, la mission d’Opportunity a consisté à se rendre à Cape York, le rebord d’un cratère de 22 km de diamètre nommé Endeavour. Les petites roues d’Opportunity, grosses comme des assiettes, prirent 3 ans pour couvrir ces 23 km. But de son déplacement : trouver les traces d’argile qui avaient été détectées depuis l’orbite par Mars Reconnaissance Orbiter. Au mois d’octobre dernier, deux ans après son arrivée à Cape York, Opportunity criait enfin victoire ! La découverte d’argile à Cape York signifie que ce rebord de cratère a déjà baigné dans l’eau. Pas dans n’importe quelle eau, mais dans une eau douce que vous et moi pourrions boire… En effet, les conditions géologiques pour obtenir de l’argile exigent un sol volcanique qui a été altéré par une eau douce. C’est donc dire que dans un passé lointain, la pluie devait tomber sur Mars ; il devait y avoir des lacs, des mers et des rivières, un cycle de l’eau comme sur la Terre… et peutêtre même que la vie s’installait ! On ignore cependant si cet argile se trouvait déjà sur le terrain quand l’impact qui a creusé le cratère Endeavour s’est produit, ou bien si c’est vraiment le rebord du cratère qui a baigné dans l’eau douce. Une chose est certaine : le cratère Endeavour tel qu’il se présente, avec ses rebords au dos arrondi et la lave qui a presque tout rempli son intérieur, est un cratère qui date du Noachien. Cette période géologique, la plus ancienne de l’histoire de Mars, s’arrête il y a 3,7 milliards d’années. L’histoire de l’eau sur Mars, selon les scientifiques, se déroulerait en deux épisodes. Dans un premier temps, c’està-dire pendant le Noachien, les conditions de température et de pression atmosphérique étaient suffisantes pour permettre le cycle évaporation-condensation de l’eau. Mais ensuite, les conditions se sont gâtées. Mars a perdu une part importante de son atmosphère, et le froid s’est installé ; la pluie est devenue de la neige, et toutes les étendues d’eau se sont changées en glace. Mais là où le volcanisme persistait, La sonde Opportunity de la NASA. Image : NASA/JPL 4 Astronomie-Québec Mars-avril 2013 |