La chromosphère — Deuxième partie avec Stéphane Lemon Crédit : Solar Dynamics Observatory (SDO)/NASA La chromosphère solaire fait l’objet de divers phénomènes qui, il n’y a pas si longtemps, ne pouvaient être observés qu’avec des instruments spéciaux et couteux. Heureusement, le marché offre aujourd’hui des instruments à prix raisonnable qui isolent la bande Hα (hydrogène alpha), permettant ainsi l’observation et l’étude de la chromosphère. Avant ces nouveaux types d’instruments, seule la photosphère faisait l’objet d’observation. Rappelons-nous de Sir William Herschel qui, en 1801, avait observé la granulation sur la photosphère, et de Pierre Jules César Janssen qui, en 1896, estima la taille moyenne des granules aux environs de 1000 km. Vers 1930, Albrecht Unsöld met en évidence la nature convective des granules (image ci-contre). Nous pouvons voir ici, indiqués par les flèches, les mouvements de gaz ascendant (plus chaud) et les mouvements de gaz descendant (refroidi ou plus froid) ; tous ces mouvements se produisent à des vitesses variant de 3 à 5 km/s. De plus, les granules subissent des expansions et des rétractions de l’ordre de 2 km à chaque seconde. l'-'N 4r 1r n(-) La chromosphère présente aussi un phénomène de granulation, qui subit les mêmes influences de convection sous sa surface, mais à une échelle beaucoup plus grande (image ci-contre). On ne parle donc plus ici de granules, mais bien de super-granules, car la taille de ces cellules avoisine les 30 000 km, avec une durée de vie d’environ 2 jours. Il est à noter qu’il existe trois types de cellules granuleuses : la granulation, dont la taille est près de 1000 km, visible au niveau photosphère ; la mésogranulation, dont la taille varie entre 5 000 et 10 000 km ; et la super-granulation, avec une taille supérieure à 25 000 km, détectée en Hα sur la chromosphère. En résumé, la super-granulation de la chromosphère est le prolongement de la granulation des grains de riz de la photosphère. NE JAMAIS OBSERVER LE SOLEIL SANS FILTRE SOLAIRE ADÉQUAT ! L’image ci-dessus à gauche représente bien les différentes zones de convection dans la chromosphère (en orange) ; les boucles y sont plus grandes. Dans la photosphère (en jaune), les boucles sont plus petites et plus nombreuses. 36 Astronomie-Québec Mars-avril 2013 |