C LLI -A, 19p, par Michel Laframboise On retrouve beaucoup d’articles sur la collimation des télescopes dans les revues spécialisées et sur le Web. C’est assurément un des ajustements les plus critiques d’un instrument optique. Beaucoup d’auteurs vantent leur méthode, et les instruments pour la collimation peuvent être aussi simples que complexes. On parle de et on effectue la collimation des télescopes de types Newton et Schmidt- Cassegrain, mais qu’en est-il de celle des réfracteurs ? Ce sont de grands oubliés. La croyance populaire est qu’ils n’est pas nécessaire de les collimater ; en fait, c’est tout le contraire. L’explication vient peut-être du fait que la plupart des télescopes sont mal collimatés et que les réfracteurs présentent moins de symptômes visibles, mais il n’en demeure pas moins que leur manque d’alignement optique fait perdre de belles images à leur opérateur. Voici donc quelques méthodes simple que j’ai développées avec le temps pour collimater ce type d’instruments, que je préfère aux réflecteurs — ce sont en effet des instruments idéaux pour l’observation planétaire, que je préfère à celle d’objets de ciel profond parce que j’habite dans une relativement grande ville (Gatineau). Notez aussi que ces méthodes s’appliquent autant aux instruments apochromatiques qu’achromatiques de fabrication chinoise [Synta et Guan Sheng Optical (GSO)]. Pourquoi collimater ? Quel est donc le but de collimater une lunette ? Il s’agit, comme pour un réflecteur, d’aligner toutes les composantes optiques de l’instrument, soit la cellule frontale, le porte-oculaire mobile, et le renvoi coudé. Nous nous attarderons ici au doublet : c’est le plus commun des réfracteurs, mais les principes et les méthodes s’appliquent à tous les types. Un test à partir d’une étoile est toujours un bon départ. C’est le même test qu’avec tous les autres types de télescopes. Si votre instrument performe selon les spécifications, tant mieux pour vous ! Mais s’il présente une erreur, il faudra d’abord trouver le coupable. Le site Web de Thierry Legault [1] explique comment faire. Inutile de réécrire ici ce qu’il a si bien fait ! On fera un test sur une étoile brillante, comme indiqué sur le site de M. Legault, et si on découvre une anomalie, on [1] http://legault.perso.sfr.fr/collim_fr.html remplacera d’abord le renvoi coudé par une extension. Si l’image se rétablit, le renvoi doit être collimaté ou remplacé. Sinon, on passe aux étapes suivantes. Suite à ce premier test, la lunette est mise sur le banc optique, sauf si vous avez détecté une optique pincée (optical pinch). Le coupable de ce problème est souvent l’anneau qui serre les objectifs en place dans la cellule avant, qui est trop serré, ou la cellule qui contient les objectifs en verre, qui compresse les lentilles par grand froid. Dans certains cas, des bandes chauffantes faites maison sont aussi en cause. Dans le cas d’une bague trop serrée, on desserrera la bague, tout simplement. Dans le cas du froid, un réusinage de la cellule est de mise. Pour les bandes chauffantes, un contrôleur électronique doit être utilisé. 10 Astronomie-Québec Novembre-décembre 2012 |