Au dix-neuvième siècle, Giovanni Virginio Schiaparelli a étudié Mars avec sa lunette de 8,6″ (21,8 cm) installée à Milan. Il a alors rapporté avoir vu quelques fines lignes à la surface de Mars, qu’il a appelées « canali ». Il n’a jamais affirmé que c’étaient des structures artificielles, mais quand son travail a été traduit en anglais, le mot « canali » fut interprété comme un canal d’origine artificielle (canal) et non naturelle (channel) — distinction qui n’est pas trop claire en français non plus… Cette idée est devenue populaire très rapidement et a atteint un homme d’affaires américain fortuné qui était fasciné par l’idée de la vie sur Mars. Percival Lowella construit son propre observatoire et a étudié Mars de très près. Bien qu’il ait rectifié certaines fausses croyances à propos de Mars (par exemple, il a indiqué que les océans de Mars ne contiennent pas d’eau et que Mars ressemble à un vaste désert comme celui de l’Arizona), il a rapporté plus de canaux que n’importe qui d’autre. Il a publié un livre sur sa découverte en 1895, dans lequel il décrit Mars comme un vaste désert avec une civilisation qui a fait face à de grands défis. Son idée s’est propagée auprès des gens et l’image que Lowella dépeint de Mars est devenue la plus populaire de la planète. De nombreux astronomes ont critiqué Lowell, parce que la plupart d’entre eux n’ont pas vu de canaux sur Mars comme lui. Il y a un grand débat sur les raisons pour lesquelles Lowella vu de telles structures. Beaucoup croient que l’état de l’atmosphère a causé une telle illusion et certains autres pensent que Lowell souffrait d’un rare syndrome oculaire faisant qu’il a vu le reflet des vaisseaux sanguins de son œil dans l’oculaire de son télescope, devant le disque de Mars. De nombreux écrivains de science-fiction ont écrit sur Mars, se basant sur le point de vue de Lowell. La Guerre des mondes de H.G. Welles a été l’une des plus célèbres histoires de sciencefiction sur les invasions de la Terre par des êtres d’origine martienne. Les gens ordinaires n’avaient aucun doute sur l’existence de vie sur Mars et à cause de cette croyance, quand Orson Welles a diffusé une adaptation de La Guerre des mondes dans le cadre d’une émission de radio en 1938, annonçant que les Martiens attaquaient la Terre, les auditeurs ont été pris de panique et cru que c’était vrai. Mais une telle vision de Mars n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Dès le début de l’exploration spatiale, l’histoire a changé et les études détaillées nous ont montré un autre visage de Mars. Mars est toujours l’une des principales cibles de l’exploration spatiale, non pas à cause de son histoire, mais parce que Mars est en fait la seule 24 Astronomie-Québec Septembre-octobre 2012 |