ARTE MAG N°48. LE PROGRAMME DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2020 6 agi E 4-1 in CD 1. 111 mM. Vivement demain ! En six mois, près de 400 000 internautes, en majorité européens, ont participé à l’enquête internationale «Il est temps» lancée par ARTE. Une programmation spéciale dévoile leur vision du monde d’après. Près de 400 000 internautes ont répondu à la grande enquête participative «Il est temps», lancée à l’initiative d’ARTE (voir encadré) et imaginée notamment avec les sociétés de production Upian et Yami 2, ainsi que le collectif de sociologues Quantité critique et l’Ademe (Agence de la transition écologique). L’idée : prendre le pouls de nos sociétés sur les enjeux climatiques, sanitaires et sociaux, à un moment où, hasard de l’histoire, la crise liée au Covid-19 bouleverse le quotidien de tous. Au terme de cette vaste consultation – plus de 40 millions de réponses ont été épluchées par les universitaires –, des clichés volent en éclat. Premier d’entre eux : le souci de l’environnement n’est pas réservé aux «écolos-bobos». «L’écologie n’a plus de frontières sociales, relève le producteur de Yami 2, Christophe Nick. Il y a aussi une écologie populaire, centrée sur les questions de pollution, de santé, de nourriture ou de transport.» Ainsi, 75% des plus défavorisés affirment acheter des produits bios et réfutent à 81% que l’écologie est «un truc de riches». EN TRANSITION Autre surprise : il n’y a pas d’effet générationnel. «J’aurais tendance à brosser un portrait à rebours du discours médiatique et politique d’une jeunesse qui monopoliserait la prise de conscience, observe le sociologue YannLe Lann. Dans le questionnaire, les oppositions ne se font pas autour de la classe d’âge mais des fractures idéologiques. Il y a des effets de sectorisation du souci écologique qui sont liés soit à des visions politiques, soit à des fractions précises du salariat qualifié», note-t-il. Deux catégories se dessinent. D’un côté, les écologistes très engagés sont surreprésentés dans les professions du care, tournées vers les personnes : enseignants, soignants, créateurs... Ils vont articuler les petits gestes du quotidien à une critique systémique. De l’autre, les «environnementalistes» fédèrent surtout les métiers tournés vers l’entreprise (ingénieurs, comptables...), défenseurs de la politique des petits pas, pour qui la transition écologique doit s’organiser en respectant la société de marché. Deux constats qui s’observent YAMI aussi bien en France qu’en Allemagne. La crise sanitaire liée au coronavirus a quant à elle joué un rôle d’accélérateur dans cette prise de conscience. Le degré d’anxiété face à la menace climatique est très élevé, comme en témoignent les réponses à la question : «Crise du climat et crise du Covid sont-elles la face d’un même problème ? » Pour Christophe Nick, «une grande partie des répondants semblent craindre un effondrement de la société, mais pour des raisons différentes. La grande majorité avance que ce sera à cause du climat, les autres, de l’immigration ou de la crise économique». NOUVEAUX REPÈRES L’ensemble de ces données sera présenté dans cinq films animés de huit minutes chacun, disponibles sur les réseaux sociaux et diffusés par ARTE. La réalisation de plusieurs documentaires a par ailleurs été confiée à des créateurs français et allemands de moins de 35 ans assumant de porter le regard incisif d’une génération qui hérite d’un monde qu’elle juge SWR/BASISBERLIN ; YAMI |