ARTE MAG N°40. LE PROGRAMME DU 28 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE 2019 6 En République démocratique allemande, une révolution pacifique a conduit à la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, et à la réunification des deux Allemagnes. Elle fut marquée par des temps forts qui symbolisent encore, trente ans après, la fin du bloc de l’Est. Gravés dans le Mur Marée humaine 4 novembre 1989 De 500 000 à 1 million d’Allemands de l’Est, venus de toute la RDA, déferlent sur l’Alexanderplatz, le cœur de Berlin-Est, à l’appel d’artistes et de journalistes qui revendiquent la liberté artistique et celle de la presse. Autorisée par le pouvoir, la manifestation du 4 novembre est la plus importante jamais organisée en Allemagne de l’Est. Intervenant quelques jours après la démission d’Erich Honecker, le secrétaire général du SED (le parti communiste estallemand), et en parallèle avec les marches qui réunissent chaque lundi dans les grandes villes du pays des centaines de milliers d’opposants au régime scandant « Nous sommes le peuple ! », elle va précipiter la chute du Mur. « Le Mur est ouvert ! » 9 novembre 1989 La nouvelle ne devait être communiquée à la presse qu’à 4 heures, le lendemain matin. Pourtant, c’est à 18 h 57 ce 9 novembre 1989, durant une conférence de presse retransmise en direct par la télévision de l’Est, que Günter Schabowski, secrétaire du Comité central pour l’Information, déclare que les voyages privés vers l’étranger peuvent être immédiatement autorisés sans présentation de justificatif. À l’Ouest, radios et télévisions annoncent : « Le Mur est ouvert ! » Des milliers de Berlinois de l’Est affluent vers les postes frontières et exigent de passer. N’ayant reçu aucun ordre précis, mais sous la pression de la foule, les soldats libèrent un premier passage sur la Bornholmer Straße, afin d’éviter une catastrophe. Vingt mille personnes s’engouffrent dans la brèche, bientôt suivies par des milliers d’autres, à mesure que s’ouvrent d’autres points de passage. AKG-IMAGES/ULLSTEIN BILD |