ARTE MAG N°21. LE PROGRAMME DU 16 AU 22 MAI 2020 6 Carré magique Ses films Snow Therapy et The Square ont fait connaître un univers original et stylisé, fondé sur une observation décapante des rapports sociaux. Distance, satire et humour noir : ARTE consacre un cycle au désormais incontournable Ruben Östlund. Cycle Ruben Östlund Dans le cadre du «Festival de Cannes chez vous» Mercredi 13 mai Snow Therapy à 23.50 Lundi 18 mai The Square à 20.55 Il était une fois... «The Square» à 23.20 Happy Sweden à 0.15 Incident bancaire à 1.55 Scène 6882 de ma vie à 2.10 Lire pages 14 et 15 Du 1er au 31 mai sur arte.tv Play Depuis ses débuts, le Suédois Ruben Östlund construit un système qu’il a su perfectionner de film en film, jusqu’à la consécration de The Square, Palme d’or à Cannes en 2017. Chemin faisant, il est parvenu à élargir le spectre de son public sans sacrifier la cohérence de sa démarche. C’est la marque des grands. L’homme est volubile, sympathique, ambitieux aussi. Du choix des sujets jusqu’aux cadrages, tout semble obéir dans son cinéma à un plan conscient et maîtrisé. ART, SKI ET SOCIOLOGIE Il est le rejeton d’influences aussi diverses que la vidéo de ski (c’est ainsi qu’il a débuté avant d’entrer à l’école de cinéma de Göteborg), le cinéma d’art et essai (notamment celui de Roy Andersson, réalisateur culte en Suède, dont il a été l’élève) et la culture Youtube (où il trouve l’inspiration pour certaines scènes, comme celle de l’autocar dans Snow Therapy). Il raconte que sa mère, institutrice et peintre, l’a encouragé dès l’enfance à adopter un regard critique sur les toiles qu’elle lui montrait. C’est devenu son principal trait de style : placer des personnages dans un carré (le plan, son «square» à lui) pour les observer, sans parti pris apparent, et mettre le spectateur face à son propre jugement. Cette démarche, pas étrangère à l’art contemporain, il la remet au goût du jour avec brio et humour. Ses films, qui scrutent l’individu au sein du groupe, font ainsi apparaître nos contradictions intimes, tout en prenant pour cible l’hypocrisie de la bourgeoisie bien-pensante. On peut trouver ce travail trop systématique, parfois caricatural. Mais il est difficile de nier la force de bien des séquences mises au point par Östlund dans Play, Snow Therapy ou The Square. Il n’est pas près en tout cas de lâcher le morceau : son prochain film, Triangle of Sadness, raconte une croisière de gens riches et pseudocélèbres sur un bateau que pilote un capitaine marxiste joué par Woody Harrelson. Joyeux torpillage en perspective... Jonathan Lennuyeux-Comnène Claes Bang Son nom est Bang… Claes Bang. Il s’est matérialisé sur la scène internationale en 2017, au Festival de Cannes. Jusque-là, il s’était consacré au théâtre de son pays, le Danemark, et à un groupe de musique pop. En incarnant Christian, le conservateur de musée qui vacille dans The Square, il a montré, sous ses faux airs de Tom Cruise ou de Pierce Brosnan, un vrai talent de comédien. De plus en plus demandé, cet acteur élégant et spirituel joue un personnage clé dans l’ultime saison de The Affair et tient le rôle-titre de la toute nouvelle série Dracula. PLATTFORM PRODUKTION/FREDRIK WENZEL |