ARTE MAG N°38. LE PROGRAMME DU 12 AU 18 SEPTEMBRE 2020 6 Série événement de la rentrée, proposée en ligne avant sa diffusion à l’antenne en novembre, No Man’s Land entremêle thriller, espionnage et drame familial, sur fond de conflit syrien. Les scénaristes israéliens à succès Ron Leshem et Amit Cohen (False Flag, Euphoria...) racontent la genèse de ce qu’ils présentent comme leur projet le plus ambitieux. « Une histoire de famille, d’amour et de guerre » Série No Man’s Land En ligne le 18 septembre sur arte.tv À l’antenne en novembre 18/9 30/5/2021 En partenariat avec À travers cette série, vouliez-vous avant tout aborder le sujet du conflit syrien ? Ron Leshem : Depuis nos débuts, nous aspirons à créer une série comme No Man’s Land. Un thriller qui soit à la fois une histoire de famille, d’amour et de guerre. Nous voulions aussi montrer un mouvement de résistance de l’intérieur. Les producteurs Maria Feldman et Eitan Mansuri, cocréateurs de la série, nous en ont donné l’occasion quand ils nous ont proposé de travailler sur l’histoire d’Antoine, ce jeune Parisien qui s’envole du jour au lendemain pour un univers radicalement autre. C’est ce voyage-là que nous voulions raconter. Amit Cohen : No Man’s Land n’est pas un documentaire : c’est une série dramatique, pleine de rebondissements et d’émotion. Nous ne voulions pas faire une leçon sur la situation en Syrie, mais suivre les traces d’un personnage qui pénètre dans un monde inconnu dont il ignore les règles. Il s’agit avant tout d’un voyage émotionnel. Cependant, nous avions une responsabilité face au sujet, qui exigeait une grande précision, laquelle implique un travail de documentation approfondi et des rencontres. En cela, notre passé dans le renseignement nous a aidés. Tous les personnages de la série sont inspirés de gens que nous avons croisés. Quel est le no man’s land évoqué dans le titre ? R.L. : Une fois qu’il a franchi la frontière, Antoine découvre un monde à la fois effrayant et fascinant. Il va prendre conscience qu’il est possible de se dévouer à une cause qui nous dépasse. C’est un sentiment exaltant, mais aussi addictif : une fois qu’on est passé de l’autre côté, difficile de revenir à la vie normale. A.C. : Dans les zones de guerre, le flou règne. Où sont les gentils, les méchants ? Nous voulions coller au sentiment de désorientation éprouvé par Antoine, ne jamais dire au spectateur quoi penser. Comme lui, il apprend les informations au fur et à mesure. Ce type de narration n’est pas commun à la télévision. Nous sommes heureux qu’on nous ait laissé la liberté de l’explorer. Propos recueillis par Jonathan Lennuyeux-Comnène SIFE.ELAMINE |