DANIEL AMMANN 21.00 Cinéma Journée internationale des femmes 2020 Les conquérantes Dans les années 1970, des mères au foyer d’un village suisse s’insurgent contre la domination masculine. Inspiré d’une histoire vraie, un manifeste plein d’humour. Nora, mère au foyer, assume un quotidien dominé par les hommes, qui la veulent constamment à leur service. D’autant plus que, trois ans après Mai 68, la vague de libération sexuelle et les luttes féministes n’ont pas atteint son village suisse d’Appenzell. Mais les temps changent  : un référendum sur le vote des femmes est annoncé. Nora commence à revendiquer ses droits, bientôt imitée par d’autres villageoises... OPPRESSION INSIDIEUSE Cette comédie dramatique de Petra Volpe donne à voir par maints détails, attitudes masculines et règles tacites l’oppression insidieuse ou institutionnalisée subie par les femmes. L’histoire éclairante, humoristique et inspirée de faits réels de suffragettes suisses, dans un pays qui fut l’un des derniers en Europe à introduire le droit de vote féminin. (Die göttliche Ordnung) Film de Petra Volpe (Suisse, 2017, 1h32mn, VF/VOSTF) - Scénario  : Petra Volpe Avec  : Marie Leuenberger (Nora), Maximilian Simonischek (Hans), Rachel Braunschweig (Theresa), Sibylle Brunner (Vroni), Marta Zoffoli (Graziella), Bettina Stucky (Magda), Peter Freiburghaus (Gottfried), Therese Affolter (Charlotte Wipf), Ella Rumpf (Hanna) - Production  : Zodiac Pictures 22.35 Le documentaire culturel Journée internationale des femmes 2020 #MeToo entre dans la danse 23.25 Cinéma Journée internationale des femmes 2020 À mon âge, je me cache encore pour fumer ZOI DALANA - KG el Igli ZI e Dans un hammam d’Alger, pendant la « décennie noire », des femmes se réfugient, s’interpellent ou se confient. Un huis clos féministe vibrant et cru, porté par un chœur d’actrices survolté. Alger, dans les années 1990, pendant la guerre civile. Dans un hammam de la Casbah se retrouvent des femmes de tous milieux. Fatima, la masseuse, masque sa rage derrière un humour à froid. Samia, sa collègue, rêve du prince charmant. La jeune veuve d’un émir du GIA croise une ancienne camarade de fac, jeune révoltée qui fête l’obtention de son divorce... Hormis Fatima, aucune ne soupçonne que Meriem, sur le point MIHAELA BODLOVIC La vague #MeToo a aussi éclaboussé la danse. Tour d’horizon d’un milieu vulnérable au sexisme, où naissent des initiatives pour faire évoluer les rapports homme-femme. En 2017, la déferlante #MeToo a libéré la parole des femmes dans le cinéma, mais aussi dans la danse. De New York à Anvers, des accusations de harcèlement sexuel ou d’abus ont émergé dans les corps de ballet ou les compagnies. Quelques semaines après les révélations liées à l’affaire Weinstein, la danseuse et chercheuse belge Ilse Ghekiere a jeté un pavé dans la mare avec l’article « #WeToo », fruit d’un travail de collecte de plus de quatre-vingts témoignages. Ceux-ci racontent les gestes déplacés, les agressions, les danseuses et danseurs placés sur liste noire pour avoir refusé des avances. Mais si les réseaux sociaux paraissent le vecteur idéal pour briser le silence, des voix s’élèvent pour dénoncer les jugements hâtifs. Art corporel, secteur saturé où les opportunités professionnelles se font rares, le milieu de la danse a tout pour favoriser les comportements abusifs. Ponctué d’interventions de danseurs, d’activistes, de chorégraphes et d’historiens, ce film montre aussi à quel point les comportements sexistes actuels s’enracinent dans l’histoire du ballet, marquée par les rapports hiérarchiques, une discipline de fer et des représentations machistes. Documentaire de Lena Kupatz et Lina Schienke (Allemagne, 2019, 52mn) - Coproduction  : ARTE/ZDF 9/4 d’accoucher d’un bébé conçu hors mariage, se cache ici pour échapper à son frère... Entre humour cru et démonstration vengeresse, panache et tragédie, ce chœur d’actrices, Hiam Abbass et Biyouna en tête, s’empare avec maestria de répliques ravageuses, qui fusent à toute allure. S’il s’achève sur une belle idée de cinéma – l’envol de milliers de voiles noirs dans le ciel d’Alger –, le film garde la structure efficace d’un huis clos. Le propos, lui, n’a rien de factice, comme en témoigne l’agression, impunie à ce jour, dont Rayhana Obermeyer, auteure de la pièce éponyme et réalisatrice du film, a été victime. Film de Rayhana Obermeyer (France/Algérie/Grèce, 2015, 1h26mn, VOSTF) - Scénario  : Rayhana Obermeyer, d’après sa pièce éponyme - Avec  : Hiam Abbass (Fatima), Fadila Belkebla (Samia), Biyouna (Aïcha), Nadia Kaci (Keltoum), Sarah Layssac (Nadia), Nassima Benchicou (Zahia), Lina Soualem (Meriem), Fethi Galleze (Mohamed) - Coproduction  : ARTE France Cinéma, KG Productions, Blonde Audiovisual Productions, Battam Films, Eurimages 18/3 mercredi 11 mars ARTE MAG N°11. LE PROGRAMME DU 7 AU 13 MARS 2020 17