lundi 2 mars ARTE MAG N°10. LE PROGRAMME DU 29 FÉVRIER AU 6 MARS 2020 16 ITV/REX/Shutterstock 22.50 Cinéma Soirée Simone Signoret Les chemins de la haute ville Dans l’Angleterre de la fin des années 1940, un jeune arriviste se débat entre un projet de riche mariage et une relation adultère passionnée. Un bouleversant mélodrame social, marqué par la performance oscarisée de Simone Signoret. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un fils d’ouvrier, Joe Lampton, s’installe dans une cité industrielle du Yorkshire dont il rêve de conquérir les hauteurs, chasse gardée des familles fortunées. Par le biais d’un club de théâtre amateur, il fait la connaissance de Susan Brown, fille unique de l’homme le plus prospère de la ville, sur laquelle il jette son dévolu. Mais ses projets sont bouleversés par sa liaison avec Alice Aisgill, une Française de dix ans son aînée, mariée à un notable du cru. Pris en étau entre ses sentiments et ses désirs d’ascension sociale, Joe se heurte à l’hostilité des parents de Susan et à la colère de l’époux trompé d’Alice... « JEUNES GENS EN COLÈRE » Adaptant un roman de John Braine, figure du mouvement littéraire des « Angry Young Men » (les « Jeunes gens en colère », qui ont secoué l’Angleterre des années 1950 avec leurs œuvres réalistes et contestataires), Jack Clayton tisse un mélodrame social aux puissants accents naturalistes. Autour du thème classique de l’amour sacrifié sur l’autel de la fortune, le réalisateur (Les innocents, Gatsby le magnifique) capte avec une remarquable finesse psychologique l’évolution du jeune Joe (Laurence Harvey), arriviste sans scrupules dont la carapace se fendille sous le tendre regard de Simone Signoret. La composition de la Française, aussi vibrante que vulnérable, a été couronnée par un Oscar et un prix d’interprétation à Cannes. Prix d’interprétation féminine (Simone Signoret), Cannes 1959 – Meilleures actrice (Simone Signoret) et adaptation, Oscars 1960 Meilleurs film britannique, adaptation et actrice étrangère, Bafta Awards 1960 (Room at the Top) Film de Jack Clayton (Royaume-Uni, 1959, 1h57mn, noir et blanc, VF/VOSTF) - Scénario : Neil Paterson, d’après le roman de John Braine - Avec : Simone Signoret (Alice Aisgill), Laurence Harvey (Joe Lampton), Heather Sears (Susan Brown), Allan Cuthbertson (George Aisgill), Donald Wolfit (M. Brown) - Production : Romulus Films, Remus 31/3 I Lutz Dammbeck/rbb/ARTE 0.45 La lucarne Overgames Comment, du laboratoire à l’asile en passant par un jeu télé populaire, la psychiatrie a voulu « guérir » la nation allemande postnazie. C’est un fait peu connu : durant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de psychiatres américains s’intéresse à ce qu’il estime être la folie collective de l’Allemagne. En 1943, dans son essai L’Allemagne est-elle incurable ?, le jeune psychiatre Richard M. Brickner, proche de l’anthropologue Margaret Mead, diagnostique ainsi chez les Allemands une paranoïa collective. Il propose une « rééducation » thérapeutique, mise au point dans certains hôpitaux américains et impliquant notamment des jeux proposés aux patients. Transposées sur petit écran avec des candidats ordinaires, ces expériences donnent lieu à une version allemande de jeu télévisé, qui fut populaire dans la RFA des années 1960. Sa découverte inspire au réalisateur Lutz Dammbeck une étonnante enquête historique, qui le mène des asiles psychiatriques du milieu du XX e siècle à l’Allemagne contemporaine. Documentaire de Lutz Dammbeck (Allemagne, 2012, 2h37mn) (R. du 6/3/2017) 8/3 I |