dimanche 2 février ARTE MAG N°6. LE PROGRAMME DU 1 ER AU 7 FÉVRIER 2020 UNE RACE DE VOYEURS Fenêtre sur cour, ou l’expression la plus pure de l’idée cinématographique. Un plan, un travelling suffisent à raconter une histoire. Ce que l’on voit par la fenêtre, de l’autre côté de la cour, devient une image du monde. On y observe différents comportements, en un spectacle des forces et des faiblesses humaines autour du thème central des relations hommesfemmes. Le crime lui-même reflète la réalité, puisque Hitchcock s’est inspiré du cas Crippen – meurtrier qui avait découpé sa victime en 14 20.55 Cinéma Soirée Alfred Hitchcock Fenêtre sur cour Un photographe immobilisé qui passe ses journées à observer l’immeuble d’en face soupçonne son voisin d’assassinat. Voyeurisme et suspense pour l’une des œuvres majeures du maître de l’angoisse. PARAMOUNT PICTURES ET PATRON INC. 1954 Par un été torride, Jeff, reporter photographe, est immobilisé dans son appartement de Greenwich Village, une jambe dans le plâtre. En dehors des visites de son infirmière et de sa petite amie, il n’a d’autre occupation que de se poster à sa fenêtre et d’observer le comportement de ses voisins. Un appartement attire plus particulièrement son attention : des disputes conjugales, un cri dans la nuit, des allées et venues, un couteau, une scie... Quand il constate que l’épouse a disparu, Jeff est convaincu qu’elle a été assassinée. Il fait part de ses soupçons à son entourage, mais personne ne le croit. morceaux – sur lequel Scotland Yard eut à enquêter. Le film porte néanmoins un regard subjectif sur ce monde en miniature. Précisément, on regarde par la fenêtre à travers les yeux de Jeff. Et Jeff, disons-le, est un voyeur. Il se délecte de la vie privée de ses voisins, leurs problèmes de cœur constituant une échappatoire aux complications de sa propre vie sentimentale. Quand l’assassin entre dans son appartement et lui demande « Que voulezvous ? », Jeff ne trouve rien à répondre. Tout simplement parce qu’il agit par pure curiosité. « Nous devenons une race de voyeurs », le réprimande Stella, son infirmière, en le trouvant en train d’espionner le voisinage. Mais elle ne peut pas s’empêcher de se prendre au jeu. Tout comme le spectateur. (Rear Window) Film d’Alfred Hitchcock (États-Unis, 1954, 1h52mn, VF/VOSTF) - Scénario : John Michael Hayes, d’après la nouvelle de Cornell Woolrich Avec : James Stewart (Jeff), Grace Kelly (Lisa Carol Fremont), Wendell Corey (Thomas J. Doyle), Thelma Ritter (Stella), Raymond Burr (Lars Thorwald), Judith Evelyn (Miss Lonelyhearts) - Producton : Paramount (R. du 16/6/2013) DR 22.50 Soirée Alfred Hitchcock Dans l’ombre d’Hitchcock Alma et Hitch Inventif pince-sans-rire et maître du suspense au cinéma... : au travers de la relation fusionnelle entre Alfred Hitchcock et son épouse Alma Reville, un portrait iconoclaste du réalisateur de légende. « J’ai pu constater que l’homme ne peut pas vivre uniquement du meurtre. Il a besoin d’affection, d’approbation, d’encouragement, et, parfois, d’un bon repas. » Lors d’une allocution prononcée en 1979 devant l’American Film Institute, Alfred Hitchcock poursuit en citant les quatre personnes qui furent essentielles pour lui : « La première est une monteuse, la deuxième, une scénariste, la troisième, la mère de ma fille Patricia, et la quatrième, une cuisinière émérite capable d’accomplir des miracles aux fourneaux. » Ces quatre femmes, en réalité, n’en font qu’une : la discrète épouse du grand « Hitch », Alma Reville. Il a 22 ans lorsqu’il la croise pour la première fois dans les studios londoniens d’Islington. Née un jour après lui, le 14 août 1899, Alma y travaille depuis ses 16 ans comme monteuse, assistante à la réali- |