20.55 Cinéma Ridicule Les premiers pas d’un jeune marquis à la crépusculaire cour de Louis XVI. Une comédie virtuose, servie par un formidable casting, dont Charles Berling, Jean Rochefort et Fanny Ardant. 1996 CATHERINE CABROL MPA/EPITHÈTE FILMS/CINÉ A/FRANCE 3 CINÉMA 1780. Jeune marquis désargenté, Grégoire Ponceludon de Malavoy rêve d’assécher les marais avoisinant son domaine, responsables de fièvres malignes qui déciment la population. Pour tenter d’obtenir les financements nécessaires, il gagne Versailles, où un pair bienveillant, le marquis de Bellegarde, l’héberge et l’initie à l’art de l’intrigue. Rapidement, le mordant de ses répliques fait mouche, d’autant que, souligne son nouvel ami, « la droiture et le bel esprit sont rarement réunis » dans cette cour crépusculaire, où l’on tue, au sens propre, pour un bon mot, et où chacun redoute de se voir frappé par un mal fatal  : le ridicule. Tandis que Ponceludon se trace un chemin laborieux vers l’antichambre du roi, aidé en cela par les bonnes grâces de la frivole Mme de Blayac, il noue avec la jeune Mathilde, la fille de Bellegarde, une amitié de plus en plus tendre. Mais celle-ci, passionnée de science, a décidé d’épouser un vieux veuf afin de se consacrer à ses chères études. WESTERN VERSAILLAIS Dans ce « western à Versailles », comme le décrit Patrice Leconte, reprenant une formule de son comédien fétiche, Jean Rochefort, les mots d’esprit ont la violence des révolvers. Outrageusement fardés, poudrés des pieds à la tête, les courtisans s’y livrent à des joutes verbales d’une mortelle drôlerie. Face à Jean Rochefort, attendrissant dans un rôle de bonne âme lucide, mais incurablement fidèle à ce monde condamné, Charles Berling, dont c’est l’un des premiers grands rôles, et Fanny Ardant, délicieusement cruelle, s’emparent avec fougue et talent d’une partition finement écrite. À mille lieues du film d’époque empesé, le réalisateur signe une satire virtuose sur le règne des apparences et les pièges du langage, qui n’a rien perdu, vingt ans après, de sa modernité. Sélection officielle, Cannes 1996 Meilleurs film, réalisateur, décors (Ivan Maussion) et costumes (Christian Gasc), César 1997 – Meilleur film non anglophone, Bafta Awards 1997 Film de Patrice Leconte (France, 1996, 1h37mn) Scénario  : Rémi Waterhouse - Avec  : Charles Berling (Ponceludon), Jean Rochefort (Bellegarde), Fanny Ardant (Mme de Blayac), Judith Godrèche (Mathilde), Bernard Giraudeau (Vilecourt) - Production  : Épithète Films, Cinéa, France 3 Cinéma - (R. du 20/12/2010) 5/1/2020 I Voir également Blowup – C’était quoi Jean Rochefort ?. TWENTIETH CENTURY FOX FILM CORP. 22.35 Cinéma Allez coucher ailleurs En 1945, un Français prend le titre d’« épouse de guerre » pour suivre sa belle en Amérique. Une savoureuse comédie de Howard Hawks, avec Cary Grant et AnnSheridan. Dans l’immédiat après-guerre, en Allemagne, le capitaine français Henri Rochard et le lieutenant américain Catherine Gates, chargés d’une mission mouvementée, tombent amoureux et décident de se marier. Mais en vertu de règlements militaires absurdes, Henri se voit contraint d’adopter le statut d’« épouse de guerre » pour obtenir le droit de suivre sa femme aux États-Unis... LOI 271 Cette comédie méconnue de Hawks constitue un divertissement des plus réjouissants  : aux prises de bec incessantes du duo, qui dissimule son attirance mutuelle sous un déluge de bravades, succède une série d’abracadabrantes péripéties bureaucratiques. Gentiment martyrisé par la pétulante AnnSheridan, Cary Grant, partagé entre révolte et autodérision, affronte les situations les plus cocasses, jusqu’à son improbable travestissement en infirmière. Ainsi doit-il répéter « je suis une épouse de soldat en route pour les USA selon la loi 271 du Congrès » à tout bout de champ à une pléiade de militaires aussi bornés que médusés. Avec gags et dialogues savoureux – dont certains plus ou moins subtilement connotés, les deux époux se retrouvant privés de nuit de noces par le rapatriement inopiné de l’unité de Catherine –, un régal de comédie romantique. (I Was a Male War Bride) Film d’Howard Hawks (États-Unis, 1949, 1h41mn, noir et blanc, VF/VOSTF) Scénario  : Leonard Spigelgass, Charles Lederer, Hagar Wilde - Avec  : Cary Grant (Henri Rochard), AnnSheridan (Catherine Gates), Marion Marshall (Kitty Lawrence), Randy Stuart (Eloise Billings) Production  : 20th Century Fox lundi 30 décembre ARTE MAG N°1. LE PROGRAMME DU 28 DÉCEMBRE 2019 AU 3 JANVIER 2020 17