ARTE MAG N°39. LE PROGRAMME DU 21 AU 27 SEPTEMBRE 2019 6 Vendredi 27 septembre à 22.30 Documentaire Glam rock Splendeur et décadence Lire page 25 En ligne du 20 septembre au 25 novembre Gary Glitter Pour qui sonne le glam Star du glam rock dans les années 1970, Gary Glitter a enflammé les pistes de danse en veste clinquante et talons compensés. Portrait d’un rocker entre splendeur extravagante et sombre déliquescence. « Plus proche de Benny Hill que de David Bowie », ainsi est présenté Gary Glitter dans le documentaire Glam rock – Splendeur et décadence. Au début des années 1970, ce mouvement du rock anglais voit éclore des pop-stars comme Bowie, Elton John ou Marc Bolan. Des chanteurs androgynes et travestis, qui explosent les coutures de l’identité sexuelle et des genres musicaux. Gary Glitter porte lui aussi des tenues de cabaret extravagantes, mais sur une silhouette de « chauffeur routier », reconnaît-il lui-même, la veste pailletée découvrant une poitrine virile et velue. Entre 1972 et 1975, il enfile une dizaine de tubes et devient la plus improbable rock-star de l’époque. « Mes jambes sont beaucoup trop courtes. La beauté de ces quatre années au top, c’est que je portais ces merveilleuses chaussures à talons compensés », disait-il à la BBC en 1981. Au sommet de sa gloire, Gary Glitter possédait une cinquantaine de paires de platformshoes. PAILLETTES ET DÉCHÉANCE Né Paul Gadd en 1944 à Banbury, dans le centre de l’Angleterre, et fan de rock’n’roll dès l’adolescence, il commence sa carrière au début des années 1960 sous le nom de Paul Raven, puis avec son groupe The Bostons. Sans aucun succès. Rocker dans l’âme, Paul Raven rate le virage psychédélique. Sa collaboration avec Mike Leander – producteur des stars anglaises de l’époque – porte enfin ses fruits au début des années 1970. Leander a l’idée de l’enregistrer avec deux batteurs et un son de guitare brut. Rock’n’Roll part 1 & 2, le premier 45 tours de Gary Glitter, devient aussitôt un tube. Paul Raven est mort, « Gary paillettes » est né, personnage de rocker kitsch à la limite de la parodie, mais dont les chansons électrisent les ados et les pistes de danse. Sur scène, le sourcil droit levé haut, fardé et accoutré comme l’Elvis de la même époque, Gary Glitter joue la comédie sans s’économiser. Minimaliste et agressive, comme un retour au rock des origines, sa musique préfigure le pub rock et le punk de la deuxième moitié des années 1970. Entre 1972 et 1976, ses singles ne se vendent jamais à moins d’un demi-million d’exemplaires. Mais le vent de la mode tourne et emporte les paillettes du glam, dont Gary Glitter a connu la splendeur et l’âge d’or, puis la décadence. Aux prises avec le fisc anglais, l’alcool et la dépression, il annonce sa retraite en 1976. Ses multiples come-back en version disco ou autoparodique n’empêcheront pas la déchéance. Dans les années 1990, Gary Glitter porte son ordinateur en réparation : le technicien y découvre des images pédophiles. Suivent des années de fuites, de récidives, d’enquêtes policières et de révélations sordides. En 2015, le rockeur déchu est condamné à seize ans de prison pour abus sexuel sur mineures. Stéphane Deschamps GEMS/REDFERNS/GETTY IMAGES |