ARTE MAG N°7. LE PROGRAMME DU 9 AU 15 FÉVRIER 2019 8 Producteur délégué chez Flair Production, Laurent Ramamonjiarisoa a conçu une étonnante série documentaire sur les parcs nationaux français avec pour guides les personnages de Minuscule, les célèbres insectes en images de synthèse vus sur grand écran. Entretien. Du lundi 11 au mercredi 13 février à 19.00 Série documentaire Les parcs naturels... en Minuscule Lire page 18 En replay jusqu’au 11 avril Laurent Ramamonjiarisoa Bain de nature Comment les personnages de Minuscule se sont-ils retrouvés dans les parcs nationaux ? Laurent Ramamonjiarisoa : Nous avons coproduit le film Minuscule 2 – Les mandibules du bout du monde – la suite des aventures de Minuscule – La vallée des fourmis perdues –, qui sortira en salles fin janvier. Étant passionné de randonnée, j’ai trouvé intéressant de partir à la découverte de nos parcs nationaux, avec pour guides ces petites bêtes un peu naïves, qui s’expriment avec humour, sur un ton légèrement décalé et pas trop didactique. Elles nous permettent de passer de l’infiniment petit à des paysages grandioses, de nous faufiler sous l’écorce d’un arbre ou de survoler un volcan. Je trouvais aussi qu’il était temps d’explorer ces paysages magnifiques, et de les raconter à un public familial : il n’y a jamais eu de documentaire qui nous offre cette possibilité de découvrir les parcs nationaux français. Comment avez-vous travaillé ? Nous avons collaboré avec les équipes scientifiques des parcs, qui nous ont permis d’identifier la faune et la flore endémiques de chacun de ces espaces, puis de raconter leur géologie, leur histoire. Nous avons utilisé les moyens techniques les plus récents, comme des drones miniatures, pour filmer à travers le regard de ces minuscules animaux au ras du sol, dans le lit des rivières, sous les feuillages. Nous avons aussi travaillé le son avec un ingénieur et un monteur venus du cinéma, pour immerger le spectateur, non seulement dans les paysages, mais aussi dans les bruits de ces parcs. Cette série peut-elle être vue comme un éloge de la lenteur ? Oui, et je l’assume ! Nous souhaitions donner au téléspectateur la sensation de vivre en pleine nature. Il peut ainsi prendre le temps d’admirer les paysages, et se trouver en empathie avec les animaux qu’il rencontre, qu’ils soient réels ou de synthèse. Les passages de la nuit au jour et les aléas de la météo font partie de la dramaturgie : on doit sentir le vent, la pluie, et, comme les insectes, éprouver le besoin de se précipiter pour s’abriter sous les feuilles ! Nous avons enfin opté pour le genre du feel good movie, et le commentaire, lu par une comédienne, adopte le ton du conte, pour renforcer cet effet. Propos recueillis par Maria Angelo FLAIR PRODUCTION/PATRICK WACK |