ARTE MAG N°50. LE PROGRAMME DU 8 AU 14 DÉCEMBRE 2018 6 Du lancement de sa librairie en ligne à celui de sa première fusée dans l’espace, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, étend son influence tous azimuts. Retour sur une ascension au rythme aussi effréné que celui du Web. L’homme qui valait des milliards Mardi 11 décembre à 20.50 Documentaire L’irrésistible ascension d’Amazon Lire page 18 En devenant, en octobre dernier, l’homme le plus riche du monde, détrônant, au classement Forbes, Bill Gates grâce à une fortune aux alentours de 160 milliards de dollars, Jeff Bezos a rajouté une pierre, précieuse, à sa légende. Celle d’un adolescent américain, passionné de science-fiction et doué en maths, qui a grandi en même temps qu’Internet. Son histoire galvanise les jeunes « start-upers ». En 1994, alors qu’il est promu, à seulement 30 ans, vice-président d’un fonds spéculatif, le jeune Jeffrey décide de lâcher Wall Street et son salaire mirobolant pour s’aventurer dans le Far West du Web. Fasciné par la vitesse de croissance de ce secteur, l’ex-banquier met le cap à l’ouest pour faire germer son idée dans le garage d’un pavillon de Seattle. Un an plus tard, ce qu’il aspire à voir devenir la plus grande librairie en ligne du monde est né. « Quand j’ai lancé Amazon, nous étions une poignée de personnes. Je livrais les colis moi-même, avec l’espoir de pouvoir m’acheter un jour un chariot élévateur », raconte aujourd’hui le PDG, qui entretient savamment son mythe. L’OGRE DEMANDE LA LUNE En quelques années, sa start-up devient un rouleau compresseur, qui se diversifie à tout-va, attire les investisseurs et lui vaut, dès 1999, le titre de personnalité de l’année décerné par l’hebdomadaire Time Magazine. En réinvestissant systématiquement ses bénéfices dans l’entreprise, l’ogre de la vente en ligne ne cesse de se déployer dans tous les domaines : les data, le streaming vidéo et audio, la publicité et bientôt le marché de la santé. Peu importe les critiques que lui valent les conditions de travail chez Amazon – en 2014, il reçoit le prix de pire patron au monde par la Confédération syndicale internationale –, Jeff Bezos veut continuer son ascension. Après avoir conquis la planète, investi dans des dizaines d’entreprises, dont Google, Twitter, Airbnb, et racheté le Washington Post, cet inconditionnel de Star Trek vise désormais l’espace. Sa nouvelle obsession se nomme Blue Origin, une compagnie qui veut développer le tourisme spatial en cassant les coûts grâce à des fusées réutilisables. Désireux d’œuvrer pour l’humanité, Jeff Bezos envisage également de coloniser la Lune, grâce à un service de fret qui permettrait d’y déplacer une part de nos industries, et, à terme, de sauver la Terre. Rien de moins. Laetitia Moller GRIPAS YURI/UPI/ABACA |