ARTE MAG N°29. LE PROGRAMME DU 14 AU 20 JUILLET 2018 6 li tea:c Elle se définit elle-même comme une « hyper obsessionnelle ». À 42 ans, Chloé Dabert fait partie de la jeune garde des metteurs en scène qui montent. Issue du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, elle a débuté en tant que comédienne, jouant notamment sous la direction de Joël Jouanneau, avant de se lancer dans la mise en scène avec Passionnément, le cou engendre le couteau d’après le poète Ghérasim Luca, puis de s’attaquer à Jean-Luc Lagarce, en montant Music-hall à la Cartoucherie de Vincennes, en 2007. Pièce après pièce, Chloé Dabert se distingue par l’approche d’entomologiste des textes qu’elle met en scène. Disséquant au scalpel la rythmique de l’écriture, les temps et la ponctuation, elle demandet.) Chloé Dabert connaît la scansion à ses acteurs une maîtrise du texte à la virgule près. Pour la metteuse en scène, c’est en effet de ce travail de musicalité que surgit la tension dramatique, poussée parfois jusqu’à l’extrême, à coups de dialogues syncopés et de phrases entrechoquées. CONSÉCRATION Dix ans plus tard, en 2017, Chloé Dabert monte au Théâtre du Rond-Point, à Paris, L’abattage rituel de Gorge Mastromas, un conte noir et corrosif de Denis Kelly sur un loser découvrant l’art du mensonge et de la manipulation. L’année suivante confirme sa notoriété croissante. La Comédie-Française la choisit pour mettre en scène au Vieux-Colombier J’étais dans ma maison et j’attendais que C’est la nouvelle valeur montante du théâtre hexagonal. Programmée cet été au Festival d’Avignon, la metteuse en scène Chloé Dabert bouleverse le langage qui, selon elle, « nous effraie et nous fascine tous ». la pluie vienne, de Jean-Luc Lagarce. Cet été, la metteuse en scène présentera, consécration ultime, sa prochaine création au Festival d’Avignon. Avec Iphigénie, qu’ARTE retransmet depuis le cloître des Carmes, elle poursuit son travail sur la scansion en se confrontant à la rigueur de l’alexandrin racinien, rêvant de réinventer « ce langage qui nous effraie et nous fascine tous ». Laetitia Møller Samedi 14 juillet à 22.20 Spectacle Iphigénie Lire page 11 ARTE au Festival d’Avignon 2018 Partenaire de longue date de la manifestation, ARTE y propose chaque jour à 15.00, du 10 au 15 juillet, un cycle de projections de fictions issues de la « Collection de films de théâtre » de la Comédie-Française, coproduite par ARTE, dans laquelle des cinéastes s’emparent de pièces majeures du répertoire : Les trois sœurs de Valeria Bruni Tedeschi, La forêt d’Arnaud Desplechin, Dom Juan & Sganarelle de Vincent Macaigne, Oblomov de Guillaume Gallienne et Que d’amour ! de Valérie Donzelli. À voir aussi, Les naufragés du Fol Espoir d’Ariane Mnouchkine, avec le Théâtre du Soleil. Présentées par Marie Labory au côté des artistes, ces séances sont accessibles sur entrée libre à l’auditorium de la Collection Lambert. Au programme également : l’avant-première du documentaire Fugitif où cours-tu ? de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval, à la Chapelle du verbe incarné. NATHALIE BLANC |