22.20 Sexe et amour 3.0 Comment la révolution numérique bouleverse nos pratiques sexuelles et nos relations amoureuses. Un inquiétant état des lieux. Plus de deux tiers des Français et des Allemands croient toujours au grand amour. Pourtant, la multiplication des sites et des applications de rencontres ne favorise en rien la félicité conjugale  : chez les jeunes adultes, la durée de vie d’un couple dépasse rarement les trois ans. « De nos jours, il faut associer la vertu et la séduction, c’est compliqué », relève Wolfgang Schmidbauer, thérapeute de couple. Alors qu’un quart des requêtes sur Internet est de nature pornographique et qu’une femme sur deux possède un « sex-toy », la possibilité de multiplier les partenaires et les expériences n’a jamais été aussi grande. Soumis à des injonctions de performance, un nombre croissant d’hommes présentent des dysfonctionnements érectiles, tandis que d’autres, ne réagissant plus qu’aux stimulations visuelles des écrans, se tournent vers une illusoire autosuffisance sexuelle. LES NOUVEAUX POSSIBLES Des robots sexuels féminins à la location de meublés équipés pour les jeux sadomasochistes, des livres électroniques et accessoires érotiques aux rencontres « charnelles » en VR, Christoff, célibataire en quête de l’âme sœur, et Alice, en couple mais « curieuse de ce qui peut enrichir [sa] vie amoureuse », partent à la découverte des nouveautés en matière de sexualité. Nourrie des analyses d’experts (sociologue, psychologue, sexologue, philosophe...), cette plongée dans un univers intime bouleversé par la révolution numérique interroge sur l’avenir du couple  : « Je pense que les premiers mariages entre les humains et les robots auront lieu vers 2050 », prévient David Levy, spécialiste de l’intelligence artificielle. Documentaire de Sibylle Smolka (Allemagne, 2018, 52mn) - Coproduction  : ARTE/ZDF, Telekult Film und Medienproduktion GmbH THOMAS HENK HENKEL 23.10 La douleur, un marché ? Les antidouleurs sont aujourd’hui consommés en grande quantité, en France comme chez nos voisins. Leurs effets sont pourtant moins anodins qu’on voudrait nous le faire croire. Contre-enquête. Pour la plupart d’entre nous, le recours aux antidouleurs est devenu un réflexe au moindre désagrément. En vente libre et peu onéreux, paracétamol, ibuprofène, aspirine ou diclofénac agissent vite et bien, sans effets secondaires notables. En réalité, une surconsommation d’antalgiques peut mener à un empoisonnement et à de graves insuffisances rénales. Ces molécules présentent également l’inconvénient de faire taire les signaux d’alarme de notre corps, qui devraient au contraire nous inciter à consulter. Que cache la tendance actuelle à l’optimisation de soi ? Un outil d’épanouissement personnel ou une tyrannie de l’efficacité ? Être toujours plus efficace, atteindre ses objectifs, optimiser sa vie professionnelle, mais aussi sa santé, son apparence, l’éducation de Si la méconnaissance de ces produits subsiste, c’est que l’automédication est un business lucratif. L’industrie pharmaceutique débourse ainsi des sommes astronomiques – notamment sous la forme de cadeaux ou d’honoraires opaques – pour convaincre médecins et politiques de prescrire et légiférer en leur faveur. Si aux États-Unis des scandales ont mené à une loi obligeant 0.05 Tous en forme et productifs REINHILD DETTMER-FINKE l’industrie pharmaceutique à rendre publique toute faveur faite aux médecins, la transparence n’est pas encore de mise en Allemagne et en France. Comment y remédier ? Une enquête qui nous rappelle que vente libre n’est en rien synonyme d’innocuité... Documentaire de Judith Stein et Robert Eckert (Allemagne, 2015, 52mn) - (R. du 27/10/2015) ses enfants et jusqu’à sa vie affective... Les livres, coachs, logiciels et applications pour smartphone destinés à mesurer et gérer ses performances ont plus que jamais le vent en poupe. Mais alors que les méthodes de management envahissent nos vies, ce sont les grandes entreprises qui sont les premières à en bénéficier. Car derrière l’impression de libre arbitre qui accompagne la réalisation de soi, il s’agit avant tout de se fondre dans le moule de la culture d’entreprise, avec son obsession de la compétitivité. La médaille a ainsi son revers  : culpabilisation, peur de l’échec et angoisse de ne jamais en faire assez, jusque dans son temps libre. À quelle vision de l’être humain correspond cette frénésie de l’optimisation de soi ? Et où s’arrêtera-t-elle ? Documentaire de Reinhild Dettmer-Finke (Allemagne, 2017, 57mn) mardi 8 mai ARTE MAG N°19. LE PROGRAMME DU 5 AU 11 MAI 2018 19