20.50 Cinéma Fatale Juliette Binoche et Jeremy Irons dans le maelström de la passion. Avant-dernier film de Louis Malle, une œuvre charnelle vibrante, magnifiquement interprétée. 1992 NEF/STUDIOCANAL/TF1 FILMS PRODUCTION/SKREBA FILMS Stephen Fleming, parlementaire conservateur récemment promu secrétaire d’État, est marié depuis vingt-cinq ans à Ingrid, avec laquelle il entretient une relation pleine d’affection. Ils ont deux enfants  : Martyn, brillant journaliste politique, et Sally, adolescente à l’esprit vif et curieux. Au cours d’une réception à l’ambassade de France, Stephen fait la connaissance d’Anna Barton, la nouvelle petite amie de son fils. Au risque de tout briser – sa carrière, sa famille –, il devient son amant... ÉROS ET THANATOS Trente-cinq ans après Les amants, Louis Malle reprend un de ses thèmes de prédilection  : la passion plus forte que la raison. Anna, tout de noir vêtue, symbolise la mort, et rarement l’imbrication entre Éros et Thanatos aura été aussi bien mise au jour. Œuvre sur le désir, l’adultère et la trahison, le film, subtilement mis en scène, sonde avec maestria le magnétisme vénéneux de Juliette Binoche et son emprise dévastatrice sur Jeremy Irons, père exemplaire emporté par sa passion charnelle et prêt à tout lui sacrifier. Une tension érotique qui vaudra à Fatale d’être classé dans la catégorie NC17 à sa sortie aux États-Unis par la Motion Pictures Producers Association, soit interdit aux moins de 17 ans. Lire page 4 (Damage) Film de Louis Malle (Royaume-Uni/France, 1992, 1h46mn, VF/VOSTF) - Scénario  : David Hare, d’après le roman de Josephine Hart Dangereuse - Avec  : Jeremy Irons (Stephen Fleming), Juliette Binoche (Anna Barton), Miranda Richardson (Ingrid Fleming), Rupert Graves (Martyn Fleming), Leslie Caron (Elisabeth Prideaux) - Production  : Nef, Skreba, Le Studio Canal Plus, TF1 Films Production, Channel 4 (R. du 26/3/2003) 22.40 Cinéma Cet obscur objet du désir STUDIOCANAL Carole Bouquet et Angela Molina font tourner Fernando Rey en bourrique. Le testament du maître Buñuel pétille de malice et d’irrévérence. Sur le quai de la gare de Séville, un vieil homme élégant jette un seau d’eau sur la tête d’une jeune femme. Dans le train pour Madrid, il explique son geste à ses compagnons de route, un nain, un magistrat et une dame du monde  : sa femme de chambre, époustouflante de beauté, passe son temps à l’humilier. Conchita le dépouille de son argent, disparaît, réapparaît et se refuse à lui... PUR OBJET DE PLAISIR Le dernier film de Louis Buñuel est une adaptation très libre du roman de Pierre Louÿs La femme et le pantin. D’abord parce que son pantin est manipulé par deux femmes au lieu d’une, incarnées par deux actrices, 0.20 La lucarne Wild Plants Nicolas Humbert interroge nos liens avec la terre dans une œuvre poétique en forme de retour aux sources. Alors que l’homme ne cesse de s’éloigner de la nature, Nicolas Humbert s’est intéressé à celles et ceux qui tournent le dos à la société de consommation, tentent de redonner sa place à la terre et explorent d’autres manières de vivre ensemble. Le cinéaste a rencontré des jardiniers urbains à Detroit, le philosophe amérindien Milo Yellow Hair, le rebelle Maurice Maggi – dont les plantations sauvages ont transformé Zurich – et les membres de la Angela Molina et Carole Bouquet. Symbole d’une femme qui se dérobe ou ultime fantaisie d’un cinéaste blagueur ? Le film se savoure comme un condensé des obsessions et du style buñuéliens, un florilège de l’absurde  : un petit cochon emmailloté, une mouche dans un verre de Martini, les bombes intempestives du Groupe armé révolutionnaire de l’Enfant- Jésus... Buñuel se moque de tout dans ce délicieux objet de plaisir. Film de Luis Buñuel (France, 1977, 1h40mn) Scénario  : Jean-Paul Carrière et Luis Buñuel, d’après le roman de Pierre Louÿs La femme et le pantin - Avec  : Fernando Rey (Mathieu Faber), Angela Molina/Carole Bouquet (Conchita), Julien Bertheau (Édouard), Piéral (le psychologue) - Production  : Greenwich Film Production, Les Films Galaxie, In-Cine Compania Industrial Cinematograpifa (R. du 6/2/1995) coopérative Les Jardins de Cocagne, à Genève. Une œuvre poétique invitant à la réflexion sur les excès de la société occidentale. Documentaire de Nicolas Humbert (Allemagne, 2015, 1h45mn) CLOSE UP FILMS/M. PITTELOUD lundi 19 mars ARTE MAG N°12. LE PROGRAMME DU 17 AU 23 MARS 2018 17