ARTE MAG N°7. LE PROGRAMME DU 10 AU 16 FÉVRIER 2018 8 La hiérarchie des festivals de cinéma semble, depuis une dizaine d’années, s’être stabilisée autour d’un solide trio de tête : derrière l’inamovible Cannes suivent ainsi Berlin et Toronto, la manifestation canadienne ayant profité du déclin progressif de la Mostra de Venise. Si Cannes constitue l’un des événements culturels les plus médiatisés au monde, le Festival international du film de Berlin se tient plus en retrait dans l’imaginaire collectif français. Une discrétion somme toute paradoxale, car, à l’inverse du rendez-vous cannois, la Berlinale est largement ouverte au public, ce qui explique son envergure. Comme le souligne Andreas Schreitmüller, directeur de l’unité cinéma et fiction d’ARTE, « quatre cents films environ y sont présentés, soit cinq fois plus qu’à Cannes. Il y a beaucoup plus de lieux de projections et de sections ». Ce foisonnement permet aux spectateurs de découvrir des œuvres issues de pays peu représentés le reste de l’année dans les salles allemandes. Un festival populaire donc, mais qui n’a jamais renié son identité initiale, à savoir sa dimension politique, héritée de sa création en pleine guerre froide, en 1951, par les Alliés qui voulaient en faire « une vitrine du monde libre ». « Ce festival représentait alors une sorte d’îlot au milieu du bloc communiste », rappelle Andreas Schreitmüller. « Aujourd’hui encore, il se concentre sur de grandes Si Cannes demeure sans conteste l’étoile la plus brillante de la constellation des festivals de cinéma, la Berlinale, relativement méconnue en France, en est sa voisine la plus lumineuse. Plongée dans ses palpitantes coulisses. La Berlinale Populaire inconnue questions politiques et sociales. » Si la Berlinale a orchestré en 2014 l’avant-première mondiale du blockbuster Cinquante nuances de Grey, elle reste le lieu où des œuvres engagées ont pu remporter de prestigieuses récompenses, à l’instar du contestataire Taxi Téhéran de l’Iranien Jafar Panahi, Ours d’or en 2015, ou de l’avant-gardiste A Lullaby to the Sorrowful Mystery, film fleuve du Philippin Lav Diaz, couronné du prix Alfred-Bauer en 2016. FRISSONS CINÉMATOGRAPHIQUES L’autre spécificité du festival tient à son déroulement en plein hiver, début février, loin de la chaleur printanière de la Côte d’Azur. Il n’est pas rare d’y subir, entre deux projections, des températures négatives ainsi que des tempêtes de neige. Si ce rude climat fait partie du folklore, les plus frileux des festivaliers doivent maudire Cannes et Venise. Ce choix de date a en effet été entériné vingt-cinq ans après la création de la Berlinale. Celle-ci se déroulait alors en juillet, prise en tenaille entre ses deux concurrents, ce qui la pénalisait dans sa quête de films attrayants. Une audace payante qui démontre le pouvoir d’adaptation de ce rendez-vous unique, bientôt septuagénaire. Augustin Faure Spécial Berlinale Mercredi 14 février Taxi Téhéran à 20.55 Une blessure ouverte – Une autre histoire du cinéma allemand à 22.15 Le temps des rêves à 23.45 Pays calme à 1.35 Lire pages 20-21 Jeudi 15 février L’homme qui voulait se souvenir à 23.55 Lire page 23 Dimanche 18 février Ça s’est passé en plein jour à 22.30 Lundi 19 février Cloud Atlas à 20.50 L’évasion de Baruch à 0.30 Mercredi 21 février Les adieux à la reine à 20.55 CinéKino (1 & 2) à 22.25 La chasse aux fantômes à 23.25 Avarie à 0.55 Lundi 26 février Elser, un héros ordinaire à 20.50 Mercredi 28 février CinéKino (3-6) à 22.10 Et aussi : des éditions spéciales de Metropolis, les 18 et 25 février, et de Court-circuit le 24. |