ARTE MAG N°7. LE PROGRAMME DU 10 AU 16 FÉVRIER 2018 6 Thriller politique vertigineux mettant en scène l’occupation « douce » de la Norvège par une Russie qui entend accaparer ses ressources pétrolières, Occupied fait son retour à partir du 15 février. Décryptage des enjeux de cette deuxième saison avec Erik Skjoldbjærg *, le showrunner de la série imaginée par Jo Nesbo. « Je crois aux antihéros » Jeudi 15 février à 20.55 Série Occupied (1-4) Saison 2 Lire page 22 Erik Skjoldbjærg Quels sont les enjeux de cette nouvelle saison ? Erik Skjoldbjærg : Elle se situe dans la continuité de la première saison. Occupied traite de personnages qui décident de « s’arranger » avec l’occupation, plutôt que de prendre les armes. L’histoire montre que dans de telles situations c’est ce que fait plus de 90% de la population. La saison 1 s’achevait sur la menace d’un conflit. Celui-ci s’est effectivement déroulé, sous forme de guerre éclair, dans l’intervalle qui sépare la saison 1 de la 2. Nous ne voulions pas nous attarder sur cet épisode, car il ne nous semblait pas intéressant sur le plan des personnages, ni pertinent par rapport aux problématiques d’aujourd’hui. Dans notre monde occidental, ce ne sont pas les conflits armés qui nous font perdre le contrôle de la démocratie. C’est le sujet d’Occupied : quels choix s’offrent à nous en tant que citoyens d’une démocratie ? Il s’agit de montrer un processus politique, et la manière dont il agit progressivement sur une population. Nous avons conservé la même structure que dans la première saison : un épisode, un mois. Cela nous permet de voir, dans le temps, comment l’attitude des personnages évolue par rapport à la liberté. Dans cette deuxième saison, l’intrigue déborde le seul cadre de la Norvège. Qu’est-ce qui vous intéressait dans cet élargissement de perspectives ? Nous voulions montrer comment un conflit local peut s’étendre et influencer les nations voisines. L’ex- Premier ministre Jesper Berg est en exil et cherche désespérément des soutiens pour libérer le pays. Son parcours nous permet de constater que les leaders européens ne sont pas très clairs sur les réponses à apporter au problème norvégien – qu’ils ont eux-mêmes créé. L’Europe ressemble à un vieux couple, formé par l’Allemagne et la France, avec plus de vingt enfants : cette famille n’arrive à se mettre d’accord sur rien, à moins que l’Allemagne ne paie les frais. Pour obtenir un soutien de la communauté internationale, Jesper Berg doit soit rassembler cette famille, soit provoquer un divorce en son sein. Vous ne transigez pas avec l’immoralité de vos personnages. Il n’y a pas de héros dans Occupied ? Les héros sont ennuyeux ! Je crois davantage aux antihéros. Beaucoup de personnages, en effet, it..31..i"IIM. 7 |