20.55 Cinéma Les douze salopards Dans le sillage de criminels recrutés pour détruire un poste de commandement nazi en France, un spectaculaire et subversif film de guerre emmené par un pool de recrues au sommet  : Lee Marvin, John Cassavetes, Donald Sutherland... WARNER BROS Alors que le débarquement allié en Normandie se prépare, le major américain John Reisman est chargé de recruter dans une prison militaire douze condamnés – déserteurs, violeurs ou meurtriers – pour mener une dangereuse mission sur le sol français. En échange d’une grâce potentielle, ils doivent faire sauter un château des environs de Rennes, où de hauts dignitaires nazis ont installé leur quartier général. La troupe suit une préparation intensive dans un camp d’entraînement, avant d’être parachutée sur les côtes françaises... COMMANDO SUICIDE En 1967, alors que le conflit au Viêtnam bat son plein, Robert Aldrich s’approprie les conventions du film de guerre pour mieux dénoncer les atrocités qu’elle engendre. Campés par John Cassavetes, Donald Sutherland ou encore Telly Savalas, formidables dans leurs rôles respectifs d’enragé, d’arriéré et d’illuminé, les douze « salopards » sont commandés par une hiérarchie scélérate qui les envoie au casse-pipe sans états d’âme. Aux séances de préparation, oscillant entre discipline et camaraderie potache, succèdent l’horreur et la fureur d’une expédition finale à suspense. Servi par des dialogues tranchants, un montage nerveux et un casting de choix, le film a connu un succès international qui a permis à Aldrich de fonder son propre studio de production. Meilleurs effets sonores (John Poyner), Oscars 1968 (The Dirty Dozen) Film de Robert Aldrich (États-Unis, 1967, 2h25mn, VF/VOSTF) Scénario  : Lukas Heller, Nunnally Johnson, d’après le roman d’E. M. Nathanson - Avec  : Lee Marvin (le major Reisman), Ernest Borgnine (le général Worden), John Cassavetes (Victor Franko), Donald Sutherland (Vernon Pinkley), Telly Savalas (Archer Maggott), Charles Bronson (John Wladislaw) - Production  : MGM, MKH, Seven Arts Productions 23.20 Nadia Comaneci La gymnaste et le dictateur L’extraordinaire destin d’une enfant de la Roumanie de Ceausescu devenue icône mondiale aux JO de 1976 à Montréal, avec le premier « 10 parfait » de l’histoire de sa discipline. Le 18 juillet 1976, à Montréal, une gymnaste de 14 ans fait une entrée fracassante dans la légende du sport. Devant plus de cinq cents millions de téléspectateurs médusés, Nadia Comaneci devient la première athlète de sa discipline à décrocher un « 10 parfait ». Une perfection si inédite que le panneau de notation n’est pas programmé pour et affiche à la place un ahurissant « 1.00 ». Surgie d’une bourgade roumaine que personne ne sait situer, Onesti, et d’une équipe totalement inconnue, le petit ange aux rubans rouges, qui va au cours de ces Jeux décrocher un 10 à six autres reprises, et rafler trois médailles d’or, devient instantanément une icône planétaire. CONTE DE FER Mais le conte de fées dissimule une réalité tragique  : celle de la Roumanie, sous le joug de l’une des pires dictatures du bloc de l’Est. De ses premiers pas sur la poutre, à Onesti, jusqu’à sa demande d’asile aux États-Unis, juste avant l’exécution du couple Ceausescu, en 1989, Pola Rapaport retrace l’extraordinaire destin de la plus célèbre gymnaste du monde. Un récit sobre et émouvant, qui croise des extraits de l’autobiographie publiée en 2003 par l’athlète, des témoignages et de nombreuses archives. Documentaire de Pola Rapaport (France, 2016, 56mn) - Coproduction  : ARTE France, Roche Productions, SRTV (R. du 23/8/2016) 0.20 Les vertus de la musique Le monde de la médecine reconnaît aujourd’hui qu’il est vain de vouloir guérir le corps sans prendre soin de l’âme. Ou comment la musique s’impose petit à petit comme complément thérapeutique. Ce périple à travers le monde des sons qui soignent débute en Turquie, où la musique est associée à l’idée de guérison depuis des siècles. À Vienne, en Autriche, un spécialiste des soins intensifs, qui est également pianiste, se penche avec un collègue praticien sur les bénéfices thérapeutiques de l’écoute de Bach. Venues d’ailleurs, les sonorités du shakuhachi, flûte japonaise en bambou, seraient, à en croire des recherches universitaires récentes, particulièrement propices à la quête d’un GETTY/WALLY MCNAMEE VERMEER-FILM/HERBERT EISENSCHENK équilibre intérieur. Par ailleurs, une musicothérapeute peut faire des merveilles au chevet d’un patient en coma éveillé. Quant au pianiste et compositeur turc Fazil Say, il livre ici sa vision des effets produits par la musique de Mozart en mettant à mal le cliché du « compositeur des dieux ». Documentaire de Herbert Eisenschenk (Allemagne, 2015, 52mn) (R. du 25/10/2015) ARTE MAG N°7. LE PROGRAMME DU 10 AU 16 FÉVRIER 2018 dimanche 11 février 13