ARTE MAG N°51. LE PROGRAMME DU 16 AU 22 DÉCEMBRE 2017 8 Une appli, des films en ligne et en salles : le festival cinéphile européen d’ARTE ouvre avec panache sa deuxième édition. Interview d’Olivier Père, directeur du Cinéma d’ARTE France et directeur artistique d’ArteKino. L’appel du large d’ArteKino Pourquoi avoir créé ce festival ? Olivier Père : C’était une façon d’inscrire le cinéma dans l’identité européenne de plus en plus marquée d’ARTE et de soutenir la jeune création. La chaîne coproduit et diffuse déjà de nombreux films européens. Nous voulions aussi aider des œuvres de qualité à conquérir de nouveaux territoires. Car, malgré les prix à Cannes, Berlin ou Locarno, ces longs métrages indépendants trouvent difficilement le chemin des salles en Europe. Cette année, ArteKino s’étoffe, avec, en plus de la diffusion numérique, des projections sur grand écran, qui permettront d’élargir encore la diffusion de ces films. Sur quels critères avez-vous sélectionné les œuvres de cette deuxième édition ? Nous voulions montrer l’effervescence et la diversité du septième art européen. Un cinéma plus féminin, comme l’illustre ce cru 2017, qui compte cinq réalisatrices. Nous nous sommes tenus à la règle « un film par pays » pour explorer un maximum de territoires. Nous avons privilégié les jeunes réalisateurs mais également inclu deux auteurs confirmés qui ont préservé leur indépendance : Sharunas Bartas et Teresa Villaverde. Qu’ont-ils en commun ? Ces dix cinéastes se sont approprié l’héritage de la modernité. Ils brisent les règles de narration classique, et travaillent un matériau personnel, à l’instar de leurs prédécesseurs Jean-Luc Godard, Chantal Akerman ou Philippe Garrel. Si Bright Nights de Thomas Arslan explore une veine naturaliste, la plupart des films retenus se situent à la lisière de la fiction et du documentaire, du réalisme et de la poésie, et s’imprègnent d’autres arts. Chevalier de la réalisatrice grecque Athina-Rachel Tsangari, qui raconte le concours de virilité de six hommes coincés sur un yacht, s’inspire ainsi du happening. Les sœurs Laperrousaz ont, elles, puisé dans leur biographie pour écrire le lumineux Soleil battant. Propos recueillis par Noémi Constans ArteKino Festival Du 1er au 17 décembre MM Un tour d’Europe en dix films Bright Nights de l’Allemand Thomas Arslan Chevalier de la Grecque Athina-Rachel Tsangari Colo de la Portugaise Teresa Villaverde Godless de la Bulgare Ralitza Petrova The Last Family du Polonais Jan P.Matuszynski Scarred Hearts du Roumain Radu Jude Soleil battant des Françaises Clara et Laura Laperrousaz The Giant du Suédois Johannes Nyholm Vivir y otras ficciones de l’Espagnol Jo Sol Frost du Lituanien Sharunas Bartas Sur tous les écrans Créé en 2016 par ARTE et Festival Scope, ArteKino propose un choix de dix longs métrages, disponibles dans 45 pays européens sur la plate-forme en ligne ArteKino, dans la limite des 50 000 « places » disponibles. Les films bénéficiant d’une sortie cinéma ne seront pas diffusés sur Internet, mais seront projetés à La Cinémathèque française et dans une quinzaine de salles en Europe. Un prix de 30 000 € Spectateurs et internautes pourront voter via le site ou la nouvelle application ArteKino afin de décerner le prix du public. D’un montant de 30 000 € , celui-ci se répartit entre le réalisateur, le producteur et le distributeur du film lauréat. artekinofestival.com 2012 GETTY IMAGES |