ARTE MAG N°50. LE PROGRAMME DU 9 AU 15 DÉCEMBRE 2017 8 Vingt ans après sa disparition, ARTE rend hommage à « la longue dame brune » en diffusant un envoûtant autoportrait musical nourri de ses plus beaux titres, mais aussi des rares interviews qu’elle a accordées au fil de sa carrière. Morceaux choisis. OE Barbara, du bout des lèvres Dimanche 10 décembre à 18.10 Documentaire Barbara Chansons pour une absente Lire page 14 Féminité « Mes chansons ne sont pas composées pour des femmes, mais je crois que je les écris comme une femme. » « Être une femme, pour moi, c’était très difficile parce que j’étais quelqu’un d’extrêmement vulnérable, crucifiée par des choses, des riens. [...] J’ai coupé mes cheveux, j’ai cessé de me maquiller et cette féminité que j’avais tuée volontairement pendant des années a resurgi malgré moi, traîtreusement, dans ce que je faisais, dans ma façon de chanter. » Création « Je suis incapable d’imaginer une chose qui ne me soit pas arrivée. On promène les choses et un jour, d’un coup, ça vient. Je ne suis pas quelqu’un qui écrit, qui prend son stylo. Je vais au piano. Et après, j’ai comme un mal, une espèce de mal de faire la chanson. Je suis odieuse, tant que ce n’est pas fini. Comme un cri ! » Amour « Ma religion, c’est l’amour. Si je n’avais pas chanté, sans doute j’aurais été bonne sœur ou putain. » « J’ai commencé à pouvoir, à oser chanter l’amour lorsque j’ai chanté mes propres chansons d’amour. Peut-être parce que, justement, il fallait qu’elles soient vécues, senties, griffées quelque part. » « Je ne connais pas de joie plus grande que celle de donner, de se sacrifier, de se dépouiller pour ceux que l’on aime ou pour ceux que l’on ne connaît pas, quelque part. » Absolu « Il faut avoir le talent de vivre à deux. C’est un talent que je n’ai pas, que je n’ai jamais eu. Je pense que si c’est pour être seul à deux, il vaut mieux être seul, seul. Moi, je voudrais qu’une chose se brûle tout le temps, et ça, ça n’est pas possible. » « Je crois qu’il ne faut pas continuer sa vie, il faut la recommencer. » Scène « Ce qui est important, c’est l’instant, c’est la conversation entre le public et moi, le moment de vérité. Je m’absente tout à fait pour pouvoir mieux donner parce que j’arrive à me faire un jardin de silence, en scène. Quand je me replie comme ça, c’est moi toute nue. » « Quand je suis en scène et qu’ils sont là, je sais qu’il y a des choses qui passent entre nous. Ce n’est pas la peine de nous dire ces choses-là. C’est comme s’ils m’avaient enfantée. » « Des fois, il faut se priver de son propre bonheur, c’est-à-dire d’aller chanter, de cette rencontre qui est fabuleuse, pour essayer d’arriver vierge, comme si c’était la première et la dernière fois. » INA |