ARTE MAG N°41. LE PROGRAMME DU 7 AU 13 OCTOBRE 2017 8 Goscinny L’imagination au pouvoir Créateur d’Astérix, de Lucky Luke, d’Iznogoud, René Goscinny disparaissait il y a quarante ans. Dans un documentaire truculent, Guillaume Podrovnik, par ailleurs dessinateur, lui rend hommage. Il dévoile ici quatre facettes du père de la BD moderne. Guillaume Podrovnik par lui-même Dimanche 8 octobre à partir de 17.35 Documentaire Goscinny, notre oncle d’Armorique Lire page 14 Le globe-trotteur « Né à Paris en 1926, René Goscinny a grandi à Buenos Aires, considéré à l’époque comme le New York du Sud. Il fréquente le lycée français et la communauté juive. Enfant, il est marqué par le personnage du dessin animé argentin Patoruzú, un Indien à la force extraordinaire, et par celui d’Upa, son jeune frère. Ils lui ont sans doute inspiré les personnages d’Astérix et Obélix. À Paris, où il rend régulièrement visite à sa famille maternelle, il découvre Les pieds nickelés, la seule bande dessinée française subversive de l’époque. À 19 ans, il part vivre sept ans à New York et y rencontre la future équipe du magazine satirique Mad, qui l’a influencé pour la création de Pilote. » Le cinéphile « Avec son père, passionné de cinéma, il va voir toutes les comédies et adore Buster Keaton et Laurel et Hardy. Il se nourrit aussi des westerns de John Ford et des films d’animation de Walt Disney. La force de Goscinny réside dans la puissance de ses structures narratives, une qualité très anglo-saxonne. » L’incompris « En 1968, toutes les autorités sont contestées, y compris celle de Goscinny, alors rédacteur en chef de Pilote. Selon Mézières, le créateur de Valérian et Laureline, que Goscinny a pris sous son aile comme tant d’autres, les dessinateurs revendiquaient aussi de prendre la main sur la direction artistique du journal, dont la mise en page leur déplaisait. Parce qu’au même moment arrive Mai-1968, la contestation prend une forme virulente et Goscinny se retrouve seul face au belliqueux syndicat des dessinateurs. C’est totalement injuste et il ne s’en remettra jamais. » L’antiprocrastinateur « Goscinny est un bourreau de travail, à l’image des dessinateurs américains qu’il a rencontrés à New York. Du lundi au vendredi midi, il travaille à Pilote. Le soir, il écrit des scénarios pour des BD dans des journaux, des chroniques et des articles pour la presse. Le vendredi midi, il va au cinéma. Tout le week-end, il écrit les scénarios de ses propres BD : Astérix, Lucky Luke, Iznogoud, etc. Il n’arrête jamais. Ce rythme de travail infernal, et son hygiène de vie assez churchillienne, sont sans doute la cause de sa mort prématurée, à 51 ans. » Propos recueillis par Laure Naimski Deux expositions marquent le 40 e anniversaire de la mort de René Goscinny : Goscinny – Au-delà du rire au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à partir du 27 septembre, et, en partenariat avec ARTE, Goscinny et le cinéma à la Cinémathèque française à partir du 4 octobre. RENÉ GOSCINNY INSTITUT |