dimanche 8 octobre Auteur de génie, père de la bande dessinée moderne, René Goscinny a légué à la France un héritage d’une importance capitale : une culture populaire de qualité. Astérix, Lucky Luke, Iznogoud, Le petit Nicolas, Le viager, le journal Pilote... : mort en 1977, René Goscinny laisse derrière lui une œuvre pléthorique et nombre d’expressions cultes passées dans le langage courant. Après avoir grandi en Argentine, le jeune auteur passe sept ans à New York où il vit chichement et apprend le métier de scénariste aux côtés de Harvey Kurtzman et de l’irrévérencieuse équipe du futur Mad Magazine. De cette période, Goscinny conservera une fascination prononcée pour le dynamitage des codes incarné par la revue américaine. Impertinence, liberté de ton, superposition de différents niveaux de lecture... : Goscinny réinjecte ces grandes lignes dans ses scénarios, puis dans les pages de Pilote. Créé avec Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier, le journal révolutionne la bande dessinée française, accueillant les futurs grands, si nombreux qu’on ne peut tous les citer : Moebius, Mézières, F’murrr, Gotlib, Bretécher, Mandryka, Bilal, Tardi, Reiser... Une génération entière parrainée par l’auteur, qui accouchera plus tard de Charlie hebdo, L’écho des savanes, Fluide glacial ou Métal hurlant. Et tout cela grâce ARTE MAG N°41. LE PROGRAMME DU 7 AU 13 OCTOBRE 2017 14 17.35 Le documentaire culturel René Goscinny, notre oncle d’Armorique JEAN-PIERRE COUDERC au succès d’Astérix, dont l’univers aurait surgi, selon la légende, en deux heures sur un coin de table... EXIGEANT ET POPULAIRE La frontière s’est brouillée entre l’homme et l’auteur. De son personnage récurrent dans Achille Talon, où il est représenté sous les traits de l’irascible rédacteur en chef du magazine Polite, jusqu’à ses nombreux passages à la télévision, marqués par le même humour pince-sans-rire (« Je ramperai pour passer devant un objectif, devant un micro, je suis prêt à n’importe quelle bassesse ») , Goscinny est devenu pour tous une « star » à part entière. L’inventif documentaire de Guillaume Podrovnik déborde d’images d’archives insolites (la version pirate de Lucky Luke, produite par la Turquie dans les années 1970, vaut son pesant d’or), de témoignages de l’auteur et de ceux à qui il a donné une chance. Il brosse le portrait d’un homme dont le travail exigeant et populaire aura fédéré un pays entier, riant comme un seul homme devant la satire malicieuse de ses pires défauts... Lire page 8 Documentaire de Guillaume Podrovnik (France, 2017, 52mn) - Coproduction : ARTE France, Jaraprod WARNERBROS 20.55 Cinéma Blade Runner Alors qu’Harrison Ford reprend son rôle dans Blade Runner 2049, retrouvailles avec l’original, magistral thriller d’anticipation de Ridley Scott dont la réalité ne cesse de confirmer la force visionnaire. Los Angeles, 2019. Fuyant la Terre, de moins en moins vivable, l’humanité a colonisé une partie de l’espace, et s’est dotée d’esclaves : des androïdes appelés « répliquants », car proches de l’être humain. Après la révolte de certains des plus perfectionnés, les Nexus 6, génération dotée d’une force et d’une intelligence surhumaines, on a proscrit leur usage et une unité policière d’élite, les « Blade Runners », a eu mission de les éliminer. Quand un petit groupe de ces hors-laloi débarque dans la mégalopole, Rick Deckard, un Blade Runner démissionnaire, devenu flic privé, est contraint par son ancien patron de reprendre du service. Son enquête débute au siège de la puissante firme Tyrell, qui a conçu ces répliquants « plus humains que l’humain ». |