GIOVANNI GASTEL L’acrice Miriam Leone, ex-Miss Italie, apporte son magnétisme au rôle de Valeria Ferro, capitaine de la brigade criminelle de Turin et héroïne de la série 100% noire Squadra criminale. Entretien. EN COUVERTURE LA BELLE ET LE MAL Jeudi 11 mai à partir de 20.55 SQUADRA CRIMINALE Lire pages 22-23 Qu’est ce qui vous a intéressé dans le personnage de Valeria ? Miriam Leone : C’est une femme d’aujourd’hui, à la fois forte et fragile, absorbée par son travail. Elle le vit comme une mission dans laquelle elle s’engage totalement et qui découle d’une blessure profonde. Elle doit traverser le mal pour atteindre la « vérité ». Pour elle, c’est à la fois une nécessité et le but ultime. Quel est son trait le plus saillant ? L’intuition. Partir du principe que rien n’est acquis. Pour chaque affaire, c’est aussi comme si elle se devait d’enquêter sur le meurtre de son propre père. Sans jamais sombrer dans la victimisation, elle est toujours du côté de la victime, et elle ne baisse jamais les bras. Certaines scènes ont-elles été plus ardues à jouer ? Dans chacune d’elles, j’ai trouvé quelque chose de difficile parce qu’à chaque fois j’espère faire mieux. Le scénario va aussi tellement en profondeur que j’ai ressenti le besoin de creuser en moi pour rendre la complexité du personnage. La souffrance de Valeria fait d’elle une femme fermée, introvertie, tranchante. J’ai tenté de le montrer dans sa manière de marcher, de parler… 4 N°19 – Semaine du 6 au 12 mai 2017 – ARTE Magazine Que retirez-vous de cette expérience ? À travers Valeria, j’ai beaucoup appris sur les racines du mal et la frontière qui le sépare du bien. Je me suis aussi interrogée sur plusieurs grands sujets : la famille, les malheurs qui couvent en nous, la dangerosité de la rancœur, et le fait que la vérité est nécessaire à condition de savoir l’accueillir. En quoi la série reflète-t-elle l’Italie d’aujourd’hui ? Elle s’inspire de faits divers ordinaires, de ceux qui arrivent dans les familles et qui sont diffusés en masse à la télé. Certains nourrissent même de grands « romans policiers » dans lesquels tous les protagonistes traquent le coupable jusqu’à l’obsession collective. La série s’éloigne de cette fascination morbide et tente plutôt de donner un panorama complet de l’humanité. Comment a-t-elle été accueillie dans votre pays ? La critique s’est montrée enthousiaste et l’a qualifiée de série policière raffinée. Une vraie reconnaissance pour toute notre équipe. Propos recueillis par Laure Naimski |