FÉVRIER 26 DIMANCHE TIME LIFE PICTURES/GETTY IMAGES 22.55 DAPHNÉ DU MAURIER SUR LES TRACES DE REBECCA Le portrait subtil d’une romancière à la personnalité complexe dont l’œuvre a inspiré de nombreux cinéastes. Née en 1907, Daphné du Maurier a grandi à Hampstead, un quartier chic de Londres où ses parents, bourgeois-bohèmes, mènent grand train. Acteur et scénariste, son père, Gerald du Maurier, est une vedette de la scène britannique. Né à Paris, George, son grand-père, a été romancier (Peter Ibbetson), musicien et dessinateur satirique ; il a aussi pratiqué l’hypnose. « Sa famille était très fière de son sang français », souligne Tatiana de Rosnay, qui lui a consacré une biographie. Nimbée d’étrange et bousculant les conventions, l’œuvre de Daphné du Maurier a séduit de nombreux réalisateurs, Alfred Hitchcock en tête, qui portera à l’écran L’auberge de la Jamaïque, Les oiseaux et, entre les deux, Rebecca, l’un de ses plus célèbres romans. NATURE D’EXCEPTION Du berceau familial londonien à Meudon, d’Alexandrie à New York, nombre de lieux ont joué un rôle clé dans l’existence de Daphné du Maurier. Mais sa terre d’élection, indissociable de son œuvre, reste la sauvage Cornouailles, balayée par les vents. Dès 1943, elle s’installe près de Fowey, d’abord à Menabilly, immense bâtisse qui fait écho au manoir de Manderley, où elle confronte l’héroïne de Rebecca aux affres de la jalousie, puis Kilmarth, où elle s’est éteinte en 1989. Mêlant archives, films, commentaires de spécialistes et témoignages de proches, dont Tessa Montgomery, l’une de ses filles, Élisabeth Aubert Schlumberger esquisse le portrait subtil d’une romancière troublante, indépendante et discrète, qui fut sa vie durant partagée entre son mari militaire et ses coups de cœur féminins, et que l’on entend ici, toujours alerte, dans l’une des rares interviews qu’elle accorda à la BBC à la fin de sa vie. Lire aussi page 8 Documentaire d’Élisabeth Aubert Schlumberger (France, 2016, 56mn) Avec les voix de Kristin Scott Thomas, Fabrice Herbaut Coproduction : ARTE France, Bel Air Media SOIRÉE DAPHNÉ DU MAURIER artp CONCERT 14 N°9 – Semaine du 25 février au 3 mars 2017 – ARTE Magazine WYNAND VLOK 23.50 ISANGO ENSEMBLE : LA BOHÈME Depuis les bidonvilles du Cap, l’ensemble musical sud-africain Isango offre une relecture contemporaine de l’immense classique qu’est La bohème de Puccini. C’est pour ses brillantes réécritures contemporaines des œuvres du répertoire lyrique européen que l’ensemble sud-africain Isango s’est fait connaître, émaillant ses arrangements d’instruments (marimba et steel-drum), de langues et de références de son pays. Après avoir revisité avec grâce Carmen – Ours d’or à la Berlinale 2005 –, les musiciens et chanteurs de la troupe s’attaquent à l’immense classique qu’est La bohème de Puccini. C’est dans les townships du Cap que le metteur en scène Mark Dornford-May replace la tragique histoire d’amour entre Lungelo-Rodolfo, l’étudiant désargenté, et Mimi, la jeune couturière au destin brisé par la tuberculose. Une maladie dont on meurt encore dans les bidonvilles sud-africains. Film musical de Mark Dornford-May (Allemagne/Afrique du Sud, 2014, 1h26mn, VOSTF) – Direction musicale : Mandisi Dyantyis, Pauline Malefane – Avec : Mhlekazi « Wha Wha » Mosiea (Lungelo), Busisiwe Ngejane (Mimi), Sifiso Lupuzi (Mandisi), Xolile (Lulo Rasemeni) Coproduction : ARTE/ZDF, Mazansi Magic, MEDIA Film Service, Advantage Entertainment 1.20 OPÉRA « LE COQ D’OR » AU THÉÂTRE DE LA MONNAIE OPÉRA EN TROIS ACTES DE NIKOLAÏ RIMSKI- KORSAKOV Satire du régime tsariste, le dernier opéra du compositeur russe Rimski-Korsakov fut interdit de son vivant par la censure. Fatigué des guerres incessantes et des responsabilités du pouvoir, le tsar Dodone n’aspire plus qu’aux siestes et aux festins. Un jour, un mystérieux astrologue lui offre un coq d’or qui pourra l’avertir des attaques de ses ennemis. Inspiré par le conte en vers de Pouchkine, Rimski-Korsakov s’adjoint le talent du librettiste Vladimir Bielski, fin connaisseur de la littérature populaire russe et auteur d’autres livrets féériques ou légendaires. Le compositeur met son génie d’orchestrateur au service d’une musique étincelante, volontiers orientaliste, qui caractérise somptueusement chaque personnage. Le chef d’orchestre français Alain Altinoglu dirige ici son premier opéra en tant que nouveau directeur musical de la Monnaie. artp CONCERT Opéra (Belgique, 2016, 2h, VOSTF) Direction musicale : Alain Altinoglu Mise en scène et costumes : Laurent Pelly – Avec : Pavlo Hunka (le tsar Dodone), Konstantin Shushakov (le tsarévitch Aphrone), Venera Gimadieva (la tsarine de Chemakhane), Alexey Dolgov (le tsarévitch Guidone), Alexander Vassiliev (le voïvode Polkane), l’Orchestre symphonique et le chœur de la Monnaie Coproduction : ARTE/RTBF |