POINT DU JOUR 22.40 LE DOCUMENTAIRE CULTUREL L’AVENTURE ALTHUSSER Le portrait passionnant du philosophe marxiste qui, avant de sombrer dans la folie, a forgé une pensée aujourd’hui réinvestie par ceux qui contestent le capitalisme. Le 16 novembre 1980, Louis Althusser étrangle sa femme Hélène Rytmanndans leur appartement de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, à Paris. Ce crime commis dans une crise de démence, son long internement en institution psychiatrique, puis sa mort, dix ans plus tard, auraient pu l’engloutir dans l’oubli. Il en allait de même pour l’idéologie communiste qu’il a toujours revendiquée, et que la chute du mur de Berlin semblait avoir condamnée. Mais après le triomphe de l’individualisme post-1968 et du néolibéralisme des années 1980, le marxisme d’Althusser et de ses disciples, d’Alain Badiou à Étienne Balibar, connaît un regain de faveur, notamment auprès de la jeunesse, à l’heure du capitalisme mondialisé. En s’appuyant sur de riches archives, mais aussi sur les témoignages de ses élèves et compagnons – les philosophes Étienne Balibar, Yves Duroux, Jacques Rancière, Lucien Sève, Pierre Macherey… –, Bruno Oliviero et Adila Bennedjaï-Zou dressent le portrait intellectuel et intime de celui qui a voulu réinventer le marxisme sans tourner le dos au communisme, ni quitter le PCF. CATASTROPHE ANNONCÉE Pris peu à peu dans un compte à rebours inexorable, Althusser se débattra pour tenter de dégager le marxisme de la catastrophe annoncée, désespérant d’achever la tâche titanesque qu’il s’est fixée  : concevoir la philosophie que le Marx du Capital n’a pas eu le temps d’écrire. Sans prétendre expliquer le meurtre qui, deux décennies durant, fera l’essentiel de sa triste célébrité, ce documentaire évoque aussi, en filigrane, les contradictions amoureuses et les assauts de la maladie psychique qui l’entraîneront dans le gouffre. Lire aussi page 7 Documentaire de Bruno Oliviero (France, 2016, 1h) – Auteurs  : Adila Bennedjaï-Zou et Bruno Oliviero – Coproduction  : ARTE France, Point du Jour ALVARO GUTIÉRREZ 23.40 CINÉMA M. KAPLAN Au soir de sa vie, un septuagénaire en mal de reconnaissance se met en tête d’enlever un homme qu’il prend pour un ancien nazi. Une savoureuse comédie riche en quiproquos et rebondissements. Quelle trace vais-je laisser après ma mort ? À près de 80 ans, Jacobo Kaplan, juif polonais envoyé en Amérique latine par ses parents pendant la Seconde Guerre mondiale, est tiraillé par des questionnements existentiels. Lorsqu’il apprend qu’un vieil Allemand tenant une gargote de plage est appelé « le nazi » par les jeunes du coin, Jacobo y voit l’occasion de s’illustrer enfin  : à l’instar de Simon Wiesenthal, il monte donc une opération commando avec l’aide de Wilson Contreras, ancien policier pas très net… AVENTURES ROCAMBOLESQUES Le deuxième film du réalisateur uruguayen Álvaro Brechner traite avec beaucoup d’humour de sujets sérieux, tels que le passage du temps et l’accomplissement personnel. À travers ses aventures rocambolesques, l’équipe formée par Jacobo Kaplan et son acolyte rappelle le duo mythique Don Quichotte/Sancho Panza, à ceci près que le spectateur n’est ici jamais au bout de ses surprises. (Señor Kaplan) Film d’Álvaro Brechner (Allemagne/Uruguay/Espagne, 2014, 1h32mn, VOSTF) – Scénario  : Álvaro Brechner – Avec  : Hector Noguera (Jacobo Kaplan), Néstor Guzzini (Wilson Contreras), Rolf Becker (Julius Reich, « le nazi ») , Nidia Telles (Rebeca Kaplan), Nuria Fló (Lottie), Leonor Svarcas (Estrella) – Image  : Álvaro Gutiérrez – Montage  : Nacho Ruiz Capillas Musique  : Mikel Salas – Coproduction  : Razor Film Produktion GmbH, Expresso Films, Baobab Films, Salado Media, ZDF/ARTE N°3 – Semaine du 14 au 20 janvier 2017 – ARTE Magazine PIE FILMS 1.15 COURT-CIRCUIT N°829 SPÉCIAL ISRAËL Avec un gros plan sur le cinéma israélien. LE CHANTRE ET LA MER z Gedaliah, juif ultraorthodoxe de 50 ans, est vieux garçon. Chantre de synagogue doté d’une belle voix mais paralysé par le trac, il est invité par les fidèles d’une bourgade côtière à chanter à leur fête du Nouvel An, Roch Hachana… n Meilleure réalisation (court métrage), Jérusalem 2015 Suivi d’un portrait du réalisateur et d’un reportage à la Ma’aleh Film School de Jérusalem, seule école de cinéma juive au monde à accueillir des ultraorthodoxes. Court métrage de Yehonatan Indursky (Israël, 2015, 24mn, VOSTF) COUPLES Sibel Kekilli et Christian Ulmen Un épisode d’une alerte série thérapeutique interprétée par la crème du cinéma allemand, qui fait défiler dix couples en crise sur le divan d’un psy. Court métrage de JohannBuchholz (Allemagne, 2013, 4mn, VOSTF) – (R. du 10/2/2016) RENCONTRE Avant la diffusion à 2.05 du dernier film en date de Nadav Lapid, Le journal d’un photographe de mariage, rencontre avec l’auteur du Policier et de L’institutrice, et avec son acteur principal, Ohad Knoller (The bubble). Magazine du court métrage (Allemagne, 2017, 52mn) JANVIER 21 18 MERCREDI