JANVIER 15 DIMANCHE EUROPACORP 20.45 CINÉMA I… COMME ICARE Un procureur opiniâtre (Yves Montand) enquête sur l’assassinat du président. Diffusé en version restaurée, un thriller politique efficace d’Henri Verneuil, inspiré des zones d’ombre qui entourent toujours le meurtre de JFK. Le président Marc Jary est en route pour sa cérémonie d’investiture. Acclamé, il salue la foule depuis sa voiture décapotable. Soudain, trois coups de feu retentissent. Mortellement blessé, Marc Jary s’effondre. Repéré par un témoin, le suspect, un dénommé Daslow, est retrouvé mort dans un ascenseur du building où il avait été aperçu… Un an plus tard, la commission Heiniger s’apprête à rendre son rapport sur les circonstances de l’assassinat de Jary. En désaccord avec ses conclusions, qui font de Daslow l’unique coupable, le procureur Henri Volney fait reprendre les investigations à zéro… DE DASLOW À OSWALD Bien que le film se passe dans un pays indéfini, il est difficile de ne pas penser à l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy à Dallas, a fortiori quand le nom du meurtrier désigné est l’anagramme d’Oswald. Une des séquences les plus fameuses du film s’inspire de l’expérience du professeur Milgram. Au début des années 1960, ce psychologue avait démontré que, soumises à une autorité qu’elles estiment légitime, une majorité de personnes sont capables d’obéir à des ordres moralement condamnables. Dans la lignée des thrillers politiques qui ont contribué à sa notoriété au cinéma (Z, L’aveu et État de siège de Costa-Gavras), Yves Montand campe ici un procureur intègre, résolu à faire la lumière sur un obscur complot. Mais à s’approcher trop près de la vérité, il risque, comme Icare volant vers le soleil, de se brûler les ailes… SOIRÉE YVES MONTAND Film d’Henri Verneuil (France, 1979, 2h03mn) – Scénario : Didier Decoin, Henri Verneuil – Avec : Yves Montand (Henri Volney), Gabriel Cattand (Marc Jary), Michel Etcheverry (Frédéric Heiniger), Robert Party (le général Baryn), Pierre Vernier (Charly Feruda), Didier Sauvegrain (KarlEric Daslow), Roger Planchon (le professeur Naggara) – Image : Jean-Louis Picavet – Montage : Henri Lanoë - Musique : Ennio Morricone – Production : V Films, Société Française de Production (SFP), Antenne 2 – Version restaurée avec le soutien d’ARTE France Cinéma – (R. du 21/1/2002) 14 N°3 – Semaine du 14 au 20 janvier 2017 – ARTE Magazine RUE DES ARCHIVES/AGIP 1(5 fflre 22.50 YVES MONTAND, L’OMBRE AU TABLEAU Vingt-cinq ans après sa mort, KarlZéro et Daisy d’Errata offrent un portrait fouillé et touchant de l’icône Montand, entre ombre et lumière. Le timbre profond des « Feuilles mortes », l’air d’enfant vieilli de César et Rosalie, le cabotin sublime du Milliardaire… : dans la chanson comme au cinéma, Yves Montand a été immensément populaire, dépassant son statut de saltimbanque pour devenir, au côté de sa femme Simone Signoret, l’icône de toute une génération. Pourtant, rien n’aura été facile pour l’acteur, né Ivo Livi, disparu le 9 novembre 1991 à l’âge de 70 ans. Celui qui a débuté au cabaret, avant d’être repéré par Édith Piaf, aura passé sa vie à frôler le scandale amoureux tout en fonçant tête baissée dans tous les combats de son temps, quitte à se fourvoyer, du communisme encore stalinien au libéralisme bon teint. LIGNES DE FUITE Pour ce deuxième numéro de leur collection après Charles Trenet, l’ombre au tableau, KarlZéro et Daisy d’Errata interrogent les multiples facettes, glorieuses ou pathétiques, et les fêlures de la star Yves Montand. Le couple de réalisateurs met en évidence les lignes de fuite d’une personnalité complexe, que la célébrité a longtemps dérobées aux regards, à travers de nombreuses archives, pour certaines inédites ou oubliées, mais aussi des entretiens approfondis avec ses proches, dont le cinéaste Costa-Gavras, qui lui a donné ses rôles politiques les plus marquants. Un portrait sans concession, et pourtant émouvant, entre ombre et lumière. SOIRÉE YVES MONTAND Documentaire de KarlZéro et Daisy d’Errata (France, 2015, 59mn), dans la collection « L’ombre au tableau » – Coproduction : ARTE France, La Mondiale de Production, Troisième Œil Productions – (R. du 15/5/2016) |