JANVIER 11 MERCREDI SCHRAMM FILM/CHRISTIAN SCHULZ 20.55 CINÉMA PHOENIX Dans le Berlin de l’après-guerre, une ancienne déportée se lance dans un jeu dangereux. Après Barbara, Christian Petzold entraîne Nina Hoss dans un drame vertigineux. Après avoir survécu à Auschwitz, Nelly Lenz, gravement brûlée, a pu bénéficier d’une opération de chirurgie réparatrice qui lui a donné un nouveau visage. Les mois de convalescence ont été longs et elle s’apprête à rentrer enfin à Berlin. Aidée par son amie Lene Winter, qui travaille à l’Agence juive, Nelly espère y retrouver la trace de sa famille. Elle recherche surtout Johnny, son mari pianiste, dont elle est sans nouvelles. Lene assure que ce dernier avait déposé une demande de divorce juste avant l’arrestation de Nelly, mais celle-ci refuse de la croire. Un jour, elle croise Johnny près du Phoenix, une boîte de nuit où les soldats américains viennent s’amuser, et où il est désormais serveur. Surpris par sa troublante ressemblance avec l’épouse qu’il croit morte, Johnny lui propose de se faire passer pour elle afin qu’il puisse hériter des biens de ses riches beaux-parents. Nelly accepte… FANTÔMES Tel un fantôme revenu du monde des morts, Nelly, une chanteuse juive rescapée des camps, veut renouer le fil de son existence auprès de l’homme qu’elle a aimé. Mais peut-on récupérer sa vie quand on a tout perdu, y compris ce qui faisait son identité ? Lancée dans une quête entêtée, Nelly va se laisser façonner par celui qui fut son mari pour qu’il reconnaisse en elle celle qu’elle a été. Après Barbara, Christian Petzold retrouve Nina Hoss, son actrice fétiche, pour une vertigineuse plongée hitchcockienne dans un pan douloureux de l’histoire allemande. Un étourdissant portrait de femme. Film de Christian Petzold (Allemagne/Pologne, 2014, 1h31 mn, VF/VOSTF) - Scénario : Christian Petzold, Harun Farocki, d’après le roman d’Hubert Monteilhet, Le retour des cendres - Avec : Nina Hoss (Nelly Lenz), Ronald Zehrfeld (Johnny Lenz), Nina Kunzendorf (Lene Winter), Michael Maertens (le médecin), Imogen Kogge (Elisabeth), Uwe Preuss (le propriétaire du club) - Image : Hans Fromm - Montage : Bettina Böhler - Musique : Stefan Will - Coproduction : WDR/ARTE, Schramm Film Koerner & Weber, BR Prix Fipresci de la critique, Saint-Sébastien 2014 Suivi d’un documentaire sur la Nouvelle Vague du cinéma allemand, avec, entre autres, Christian Petzold. 20 N°2 – Semaine du 7 au 13 janvier 2017 – ARTE Magazine TELEKULT 22.25 LE DOCUMENTAIRE CULTUREL LA NOUVELLE VAGUE BERLINOISE Retour sur l’émergence du nouveau cinéma allemand (Christian Petzold, Thomas Arslan, Angela Schanelec…), des années 1990 à aujourd’hui. Au milieu des années 1990, une poignée de jeunes réalisateurs allemands – dont beaucoup sont issus de l’Académie du film et de la télévision de Berlin – se distinguent avec des œuvres dont la maîtrise formelle va de pair avec une quête d’authenticité. Les plus fameux représentants de ce cinéma d’auteur en prise avec le réel se nomment Christian Petzold (photo), Thomas Arslan ou Angela Schanelec. Leurs films parlent d’expériences humaines singulières dans un présent en ébullition, quelques années après la réunification allemande. La critique ne tarde pas à les regrouper sous le nom d’« École berlinoise », tandis qu’en France on évoque l’émergence d’une « Nouvelle Vague allemande », digne héritière du cinéma allemand des années 1960-1970, représenté par Fassbinder, Herzog ou Schlöndorff. DISTANCE ÉMOTIONNELLE La vie clandestine d’anciens terroristes d’extrême gauche dans Contrôle d’identité de Christian Petzold (2000), le quotidien d’un groupe de jeunes Turcs de Berlin chez Thomas Arslan, ou encore le parcours d’une jeune photographe berlinoise dans Marseille (2004) d’Angela Schanelec : leurs œuvres les plus marquantes conjuguent distance émotionnelle, minimalisme et goût assumé pour le drame social. En donnant la parole à ses représentants les plus importants, André Hörmannoffre un regard rétrospectif sur ce mouvement cinématographique aussi généreux qu’exigeant. Documentaire d’André Hörmann(Allemagne, 2016, 52mn) ALFAMA FILMS |