OCTOBRE 23 DIMANCHE 14 22.50 ROBERT DOISNEAU LE RÉVOLTÉ DU MERVEILLEUX La vie (intime) et l’œuvre d’un des maîtres français de la photographie, par sa petite-fille. Un regard tendre et humaniste, comme l’était Robert Doisneau. lutte vaine. Une lutte perdue d’avance avec le «Une temps qui file.» C’est souvent sans grandiloquence, avec des mots simples, que Robert Doisneau parlait de la photographie, lui qui ne se voyait ni comme un auteur ni comme un artiste. Cet infatigable arpenteur des bitumes banlieusards, disparu en 1994, fut en tout point remarquable par la modestie d’une démarche circonscrite aux petites gens et aux scènes du quotidien. Grâce à ce (faux) naturalisme, qu’il teinta de merveilleux, il toucha ainsi à l’universel pour figurer au panthéon de la photographie humaniste, parmi ses congénères Édouard Boubat, Willy Ronis ou Henri Cartier-Bresson. PORTRAIT DÉCADRÉ Réalisé par sa petite-fille Clémentine Deroudille, Le révolté du merveilleux affine le portrait de celui qui a tant façonné l’imagerie nationale : son Baiser de l’hôtel de ville est aussi célèbre que la tour Eiffel. Au fil de photographies inédites, d’archives vidéo, ainsi que d’entretiens avec ses amis et complices de toujours, de Daniel Pennac à Sabine Azéma, on surprend un Doisneau intime, «curieux, désobéissant et patient comme un pêcheur à la ligne», comme il se définissait lui-même. Le film retrace le parcours de cet ancien photographe officiel des usines Renault mais dévoile surtout certaines facettes méconnues de son travail (l’amour de la couleur, ses reportages à l’étranger) ou de sa personnalité, comme la peur de la foule. Un regard affectueux et très documenté sur ce pourvoyeur de bonheur pour tous. Lire aussi page 9 Documentaire de Clémentine Deroudille (France, 2016, 1H17mn) – Coproduction : ARTE France, Day For Night Productions, INA N°43 – Semaine du 22 au 28 octobre 2016 – ARTE Magazine ACCENTUS/MICHAEL BOOMERS 0.05 COMMENT BACH A VAINCU MAO Paul Smaczny (El sistema) filme la première tournée chinoise de la grande pianiste Zhu Xiao-Mei, déportée sous Mao pour son amour de Bach. Née à Shanghai en 1949, l’année de l’arrivée au pouvoir de Mao, la pianiste Zhu Xiao-Mei est réputée pour ses interprétations profondes et limpides de Jean- Sébastien Bach, son compositeur de prédilection. En 1969, toute jeune artiste en passe d’achever sa formation, elle subit de plein fouet la révolution culturelle lancée par Mao. La musique classique est proscrite comme l’un des symboles de l’Occident impérialiste et ceux qui ont fait vœu de la servir, comme elle, sont sévèrement réprimés. Zhu Xiao-Mei est condamnée à cinq années de «rééducation» puis à cinq autres années de camp de travail, en Mongolie intérieure, avant de réussir à quitter la Chine pour se consacrer à son art. Paul Smaczny, auteur de nombreux documentaires musicaux (dont le multiprimé El sistema, diffusé par ARTE en 2009), a suivi son premier retour en Chine, trentecinq ans après son départ. C’est en tant que pianiste désormais acclamée et reconnue qu’elle retrouve son pays natal, pour une tournée triomphale autour des Variations Goldberg. Un chemin semé de concerts mémorables, mais aussi de rencontres et de retrouvailles pleines d’émotion et de douleur. Lire aussi page 9 Documentaire de Paul Smaczny (Allemagne/Chine/France, 2016, 58mn) Production : Accentus Music UG 1.05 ONE DAY IN LIFE Faire entendre de la musique dans des lieux où elle n’a d’habitude pas sa place : un pari réussi de l’architecte Daniel Libeskind. À Francfort, avec l’aide du prestigieux Alte Oper, l’architecte Daniel Libeskind, qui a étudié la musique en Israël et à New York, a mené à bien «One day in life», un projet original étendu à plusieurs sites. Un centre de boxe, un stade, une piscine couverte et un tramway, entre autres, ont ainsi transformé la cité en une immense caisse de résonance. Ce documentaire suit le pianiste Pierre-Laurent Aimard interprétant la Sonate pour piano n°31 de Beethoven près d’un ring de boxe ainsi que la violoniste Carolin Widmannfoulant le gazon du grand stade de Francfort en jouant des œuvres de Bach, Bartók et Widmann. Artià c NCERT MARCO BORGGREVE Documentaire de Bernhard Fleischer (Autriche, 2016, 50mn) – Avec : Pierre-Laurent Aimard (piano), Carolin Widmann(violon) Production : Bernhard Fleischer Moving Images Gmbh |