OCTOBRE 17 LUNDI 1936 –SUCCESSIONS JULIEN DUVIVIER ET CHARLES SPAAK 20.50 CINÉMA LA BELLE ÉQUIPE Des ouvriers au chômage mettent en commun un pactole gagné à la loterie pour transformer une ruine en accueillante guinguette. En version restaurée, un grand classique du cinéma français, qui offrit à Gabin l’un de ses premiers grands rôles. Cinq ouvriers parisiens au chômage gagnent une petite fortune à la loterie nationale. L’un d’eux a une idée : se servir du pactole pour acheter un vieux lavoir de banlieue en ruine et le transformer en guinguette dont ils seraient les copropriétaires. La confiance des débuts s’effrite rapidement et l’équipe, victime d’un destin capricieux et du charme d’une certaine Gina, finit par imploser. L’ESPRIT DU FRONT POPULAIRE Voir La belle équipe aujourd’hui permet de (re)découvrir un classique du cinéma français longtemps invisible pour des raisons juridiques. Si le film avait disparu des écrans, son mythe n’a jamais connu d’éclipse. Il symbolise à jamais, avec Le crime de monsieur Lange de Jean Renoir, l’esprit du Front populaire. L’histoire de ces cinq amis chômeurs illustre les vifs espoirs des Français à l’arrivée de la gauche au pouvoir. Mais loin de l’exaltation de la victoire et des lendemains qui chantent, Duvivier, avec la complicité de son scénariste Charles Spaak, exprime une nouvelle fois sa vision pessimiste, et hélas prophétique, du monde. La belle équipe impressionne par ailleurs par ‹ z w C) w 16 N°42 – Semaine du 15 au 21 octobre 2016 – ARTE Magazine sa mise en scène, ses mouvements de caméra sophistiqués et lyriques, sa direction artistique, ses acteurs fabuleux… Jean Gabin, génial en héros prolétaire, séduisant et énergique, campe l’un de ses premiers grands rôles au cinéma, un an après La bandera, autre chef-d’œuvre de Duvivier. La première apparition de l’acteur, vociférant contre un gérant d’hôtel peu scrupuleux, est inoubliable, au même titre que de nombreuses séquences du film. CYCLE JULIEN DUVIVIER Retrouvez l’intégralité de la critique sur le blog d’Olivier Père, directeur du Cinéma d’ARTE France. Film de Julien Duvivier (France, 1936, 1h39mn) - Scénario : Charles Spaak, Julien Duvivier - Avec : Jean Gabin (Jean/Jeannot), Charles Vanel (Charles/Charlot), Viviane Romance (Gina), Raymond Aimos (Raymond/Tintin), Charles Dorat (Jacques), Raphael Medina (Mario), Micheline Cheirel (Huguette), Jacques Baumer (M. Jubette) - Image : Marc Fossard, Jules Kruger - Musique : Maurice Yvain - Montage : Marthe Poncin Production : Ciné-Arys - Version restaurée |