OCTOBRE 16 DIMANCHE PATHÉ FILMS 20.45 CINÉMA BLACK BOOK Portée par la superbe Carice van Houten, cette superproduction haletante prend à bras-le-corps la noirceur refoulée de l’occupation nazie aux Pays-Bas. En 1956, dans un kibboutz israélien, une rencontre fortuite replonge Rachel, l’institutrice, dans des souvenirs déchirants. En 1944, sous l’occupation nazie, cette jeune et belle juive néerlandaise, qui tentait de fuir avec les siens vers la Belgique libérée, est la seule à réchapper du massacre de leur petit groupe de proscrits, piégé par un passeur. Cachée, puis recrutée par la Résistance, elle est chargée de séduire un officier nazi, Ludwig Müntze, pour l’inciter à libérer le fils du commandant du réseau. Mais Rachel et Müntze tombent amoureux l’un de l’autre… INSTINCT DE SURVIE Avec une énergie décuplée par le formidable instinct de survie de son héroïne, Paul Verhoeven, tout juste revenu d’Amérique, s’emploie à pulvériser la bonne conscience de son pays natal en peignant les ignominies refoulées de l’Occupation. Partisans antisémites ou collabos recyclés en justiciers pour mieux s’approprier les biens des déportés, nul n’est épargné dans ce noir et violent jeu de dupes. Superproduction européenne au rythme et au suspense haletants, Black book, inspiré de faits réels, montre combien le bien et le mal, dans cette page sombre de l’histoire, se sont parfois mêlés inextricablement. Lire aussi page 9 SOIRÉE PAUL VERHOEVEN (Zwartboek) Film de Paul Verhoeven (Pays-Bas, 2006, 2h15mn, VF/VOSTF) - Scénario : Paul Verhoeven, Gerard Soeteman - Avec : Carice van Houten (Rachel Stein/Ellis de Vries), Sebastian Koch (Ludwig Müntze), Thom Hoffman (Hans Akkermans), Halina Reijn (Ronnie) - Image : KarlWalter Lindenlaub - Musique : Anne Dudley Production : Fu Works, AVRO Television, VIP 4 Medienfonds C) w, Q z w Toujours en ligne, la leçon de cinéma donnée par Paul Verhoeven à La Cinémathèque française. 14 N°42 – Semaine du 15 au 21 octobre 2016 – ARTE Magazine STUDIOCANAL 23.05 PAUL VERHOEVEN CINÉASTE DE LA PROVOCATION Paul Verhoeven aime appuyer là où ça fait mal. Le cinéaste se raconte avec une passion communicative dans ce documentaire qui passe en revue une filmographie aussi explosive que culte. C’est «l’homme par qui le scandale arrive presque à chaque film». Ce cinéaste hollandais, pour qui le sexe, la violence et la religion sont «les trois principaux éléments sur terre», aime appuyer là où ça fait mal. Né en 1938, il a grandi à La Haye sous l’occupation allemande, dans la fureur des bombardements et des exécutions sommaires. «Pour moi, c’était comme ça que le monde tournait», raconte-t-il. Inspiré par la BD comme par la Nouvelle Vague, athée mais passionné par la figure historique de Jésus, Paul Verhoeven laisse transparaître ses zones d’ombre et sa complexité à travers ses personnages, et les pousse à la transgression. HAUTS ET BAS HOLLYWOODIENS Son premier long métrage, Turkish delight, folle équipée d’un jeune couple à la sexualité libre, comporte sa «patte», à la fois subversive et grand public. Ce curieux alliage lui attirera des ennuis dès son deuxième opus : Spetters montre un viol homosexuel et fait scandale aux Pays-Bas. Las des tracasseries qui entravent le montage financier de ses films, le réalisateur finit par s’exiler aux États-Unis. À Hollywood, il est choyé tant qu’il enchaîne les succès (Robocop, Total recall, Basic instinct). Mais quand cet irréductible provocateur ose deux satires grinçantes de l’Amérique, qui se solderont par deux bides (Showgirls et Starship troopers, réhabilités après-coup), il tombe en disgrâce. Depuis Black book, le réalisateur est de retour en Europe, qui lui semble, désormais, plus réceptive à ses projets. Réagissant à des interviews et images d’archives, Paul Verhoeven se raconte, avec force gestes, le sens de l’autodérision et une passion communicative, dans ce documentaire riche en extraits de ses films. Lire aussi page 9 SOIRÉE PAUL VERHOEVEN Documentaire d’Elisabeth van Zijll Langhout (France, 2016, 54mn) - Coproduction : ARTE France, Kuiv Productions |