PHOTOS : CHANNEL 4 PICTURE PUBLICITY C’EN COUVERTURE POUSSIÈRES D’EMPIRE Le déclin de l’Empire britannique à travers une fresque crépusculaire qui a pour décor les contreforts de l’Himalaya et ses plantations de thé… Indian summers, la nouvelle série venue d’outre-Manche, mêle romanesque et grande histoire dans une flamboyante saga au parfum épicé des années 1930. est la chronique d’un été de braises, celle d’un monde inexorablement voué à disparaître et qui l’ignore encore. À travers les fenêtres d’un Orient-Express local, une société britannique, sûre de son bon droit et pourtant confusément intranquille, suit de loin une longue procession de coolies serpentant entre des collines verdoyantes couvertes de plantations de thé. En cette année 1932, l’administration de l’Empire des Indes, fuyant la touffeur de la mousson à New Delhi, migre une fois de plus pour la saison à Simla, station fraîche au pied des sublimes contreforts de l’Himalaya. À bord du train, une jeune et mystérieuse Anglaise venue rejoindre son frère aîné, Ralph Whelan, secrétaire particulier du vice-roi aux troubles ambitions, un missionnaire et son épouse rongée d’anxiété, et la belle préceptrice indienne d’un orphelinat. Avant qu’un enfant métis inconscient, allongé sur la voie, n’interrompe brutalement le voyage. Plongée dans 4 N°39 – Semaine du 24 au 30 septembre 2016 – ARTE Magazine Jeudi 29 septembre à partir de 20.55 INDIAN SUMMERS (1 & 2) Lire page 23 les derniers feux de l’illusion coloniale, avec clubs sélects autant que décadents, nuages de lait dans des tasses en porcelaine, mais aussi sourds fracas de la désobéissance civile lancée par Gandhi – lequel est alors détenu dans la prison de Yerovda –, Indian summers, fresque crépusculaire, restitue en grand et en nuances le Raj * à l’éclat déclinant. PETITES GENS SURCLASSÉES Inspiré à l’origine par les photos sépia un peu figées de l’époque, qu’il a découvertes dans un vieil hôtel de Darjeeling, pour tisser la soie plutôt sauvage de cette saga, l’auteur Paul Rutman s’est employé à mettre en scène par petites touches les complexités de ce chaos larvé. «La droite anglaise tire aujourd’hui encore quelque fierté de l’Empire, tandis que pour la gauche il reste source de honte profonde et d’autoflagellation, pointe-t-il. J’avais envie de faire émerger ces contradictions. À quoi, exactement, |