warner bros WARNER ERGS n Programmation spéciale C’est un SCANDALE ! Du 16 juillet au 21 août, ARTE consacre son dixième «Summer» aux scandales artistiques : douze soirées pop de films, de documentaires et de concerts présentées par le monstre du rock (et de la provoc’) Iggy Pop. Revue de détail avec Alain Le Diberder, directeur des programmes. frederic maigrot En partenariat avec Pourquoi avoir choisi le thème du scandale pour cette dixième édition du «Summer» ? Alain Le Diberder : Le scandale est un principe générateur de l’art. Cela a toujours existé. Un très grand nombre d’œuvres de théâtre ont été interdites. On a longtemps déconseillé aux femmes et aux enfants de s’approcher de la littérature. La peinture, avec le Salon des Refusés, les impressionnistes et plus tard les cubistes, a engendré de nombreux scandales. Dans la pop culture, ce principe est entièrement assumé. Et, à la différence des scandales financiers, politiques ou judiciaires, les scandales artistiques sont plutôt gais, c’est-à-dire qu’en général l’histoire se termine bien. C’est Iggy Pop qui présente tout le «Summer of Scandals»… Il lancera les programmes à sa façon. Nous l’avons filmé en gros plan, cadré sur le visage, et en plan moyen, toujours sur fond noir : c’est très réussi, car il a parfaitement joué le jeu. Il a enregistré aussi des petits messages destinés aux réseaux sociaux. 4 N°29 – semaine du 16 juillet au 22 juillet 2016 – ARTE Magazine Nous sommes très heureux qu’Iggy Pop ait accepté, car sa notoriété est aussi grande en France qu’en Allemagne. C’est un présentateur très «artésien» ! Qu’est-ce qui fait scandale dans l’art en 2016 ? Aujourd’hui, il y a moins de scandales d’écriture, de contenu, mais toujours autant de scandales de contexte. Tout ce qui touche à la politique pour commencer. En France, lorsque des musiciens critiquent la République ou traitent de sujets comme l’intégration ou le communautarisme, le scandale n’est jamais loin. On l’a récemment vu à Verdun. En littérature, Houellebecq ne sort pas un livre sans provoquer un tollé. Dans le cinéma, c’est plutôt le sexe, même si cela s’atténue – en 2013, L’inconnu du lac est passé presque sans anicroches. Mais, au château de Versailles, la sculpture Dirty corner d’Anish Kapoor a fait polémique. En général, les scandales artistiques se font plus rares, car la démocratisation de la culture a rendu le système beaucoup plus tolérant. Les réseaux sociaux ont encore accentué le phénomène. Propos recueillis par Raphaël Badache |