A PRIME GROUP EN COUVERTURE LE LOUVRE DES ARCHITECTES EN MAJESTÉ De Philippe Auguste à François Mitterrand, sur près de huit siècles, les gouvernants ont confié à de célèbres architectes l’agrandissement et l’embellissement du Louvre. Gros plan sur quatre d’entre eux. PIERRE LESCOT En 1528, François I er installe sa résidence royale au château du Louvre et souhaite que cette forteresse médiévale devienne un palais dans le goût de la Renaissance italienne. Après avoir fait abattre le donjon central érigé sous Philippe Auguste, il charge, en 1546, l’architecte Pierre Lescot (1515-1578) de conduire les travaux du « nouveau Louvre ». Esprit brillant, Lescot poursuit sa tâche sous le règne d’Henri III. S’entourant d’artistes, notamment du sculpteur Jean Goujon, il s’attelle à une importante réorganisation intérieure et extérieure. Supprimant l’aile ouest bâtie sous Charles V, il conçoit une nouvelle façade, considérée comme l’acte de naissance de l’architecture à la française. Le Louvre est une résidence royale jusqu’au départ de Louis XIV pour Versailles en 1682. 4 N°28 – Semaine du 9 au 15 juillet 2016 – ARTE Magazine Samedi 9 juillet à 20.50 LES BATAILLES DU LOUVRE (1 & 2) Lire pages 8-9 JACQUES LEMERCIER Poursuivant le « grand dessein » d’Henri IV, qui rêvait de réunir les palais du Louvre et des Tuileries, Louis XIII confie à Jacques Lemercier (1585-1654) d’importants projets d’agrandissement. L’architecte double l’aile Lescot et entame, en 1624, la construction, dans l’aile Sully, du pavillon de l’Horloge, achevé sous le règne de Louis XIV, en 1654. Récemment transformé en espace muséal sur l’histoire et les collections du Louvre, il ouvrira ses portes au public le 6 juillet prochain. LOUIS VISCONTI Devenu un musée en 1793, le Louvre n’est toujours pas achevé. En 1852, Napoléon III demande à Louis Visconti (1791-1853) de terminer, pour l’Exposition universelle de 1855, les travaux engagés sous Napoléon I er par les architectes Percier et Fontaine. Visconti fait démolir les habitations entre le Louvre et les Tuileries et aménage la cour Napoléon ainsi que l’aile Denon, où est désormais exposée La Joconde. Poursuivant sa mission, Hector-Martin Lefuel réunit enfin les deux palais. Seule différence avec la structure actuelle : l’espace central est alors fermé à l’ouest par le palais des Tuileries. Ce dernier est détruit en 1871 par un incendie déclenché par les communards. IEOH MING PEI Dans le cadre de ses « grands travaux » pour la capitale, François Mitterrand rêve d’un « Grand Louvre ». En 1982, il choisit sans concours l’architecte Ieoh Ming Pei, né en 1917, pour moderniser les espaces d’accueil du musée. Trônant au milieu de la cour Napoléon, la pyramide de verre et d’acier de l’architecte sino-américain, inaugurée en 1989, déchaîne les passions. Le street artist JR vient de réaliser un étonnant trompe-l’œil photographique sur l’une de ses faces. À découvrir jusqu’au 27 juin. Christine Guillemeau |