avril 19 mardi What's Up Film 22.55 histoire Irlande(s) : l’aube d’un pays (1 & 2) Guerre et paix en Irlande : retour sur un conflit colonial, puis fratricide qui, de 1916 à 1998, a opposé catholiques et protestants, indépendantistes et partisans du maintien dans le Royaume-Uni. Les Irlandais ont passé une partie du XX e siècle à s’entredéchirer mais aujourd’hui, les armes se sont tues. La célébration des cent ans du soulèvement de Pâques de 1916, acte fondateur de la République d’Irlande et symbole de la lutte contre l’occupation britannique, ne devrait pas raviver les tensions. Engagé depuis 1998, le processus de paix a permis à catholiques et protestants de renouer le dialogue. Porté par de nombreuses archives, Irlande(s) : l’aube d’un pays retrace l’histoire tragique de cette île séparée en deux nations distinctes. Évoquant le Bloody Sunday, le gréviste de la faim Bobby Sands, Margaret Thatcher ou le parti indépendantiste du SinnFéin, simples civils et acteurs de cette guerre d’indépendance livrent des témoignages émouvants. 1. Les années de guerre Entre le soulèvement de 1916 et l’acceptation du processus de paix, ce premier volet restitue l’intensité d’un conflit qui a souvent ressemblé à une guérilla urbaine. En 1921, Churchill favorise la partition de l’île. Alors que le Sud accède à l’indépendance, les unionistes triomphent en Ulster et l’IRA (Armée républicaine irlandaise) est écrasée. Elle attendra 1969 pour se relancer activement dans le combat. Les groupes paramilitaires des deux camps s’opposent avec une violence croissante, l’armée britannique soutenant le pouvoir en place. Comment sortir de cette impasse ? 2. Les défis de la paix En 1998, le référendum pour les accords de paix voit le « oui » l’emporter massivement, autant en Ulster qu’en République d’Irlande. Les camps opposés se disent prêts au compromis, mais certains indépendantistes y voient une trahison des idéaux républicains de réunification et font peser la menace d’un retour à la guerre. Un contexte de confrontation et de tension dans laquelle s’inscrit la trame dominante de ce second volet. En partenariat avec Documentaire en deux parties d’Emmanuel Hamon (France, 2016, 2x52mn) - Auteur : Alain Frilet - Coproduction : ARTE France, What’s Up Films Lire aussi page 9 Soirée présentée par Émilie Aubry art0 INF. 18 N°16 – semaine du 16 au 22 avril 2016 – ARTE Magazine 0.45 Dimanche sanglant, plaie d’Irlande En marge d’une enquête judiciaire rouverte vingt-six ans après les faits, retour sur le Bloody Sunday du 30 janvier 1972, qui vit l’armée britannique abattre treize manifestants. Le 30 janvier 1972, à Derry – Londonderry pour les unionistes d’Irlande du Nord –, l’armée britannique ouvre le feu lors d’une manifestation pacifique pour la défense des droits civiques. Treize hommes sont tués sur le coup et treize autres personnes sont blessées, dont l’une succombera quelque temps plus tard. Cette journée tragique, entrée dans l’histoire sous le nom de « Bloody Sunday » (« dimanche sanglant ») , donne lieu peu après à une enquête hâtive qui affirme que les victimes, pourtant sans armes, étaient des « terroristes », et conclut à l’innocence des paras britanniques. En janvier 1998, Tony Blair annonce la réouverture de l’enquête. Les premières audiences publiques ont lieu en mars 2000, en parallèle à Derry et à Londres. Un procès sans précédent Margo Harkin, toute jeune fille en 1972 et elle-même témoin lors de l’enquête, inachevée au moment du tournage, entremêle les destins de deux des hommes tués ce jour-là, évoqués à travers leurs proches, et celui de l’ex-soldat britannique répondant au matricule 027, basé sur une reconstitution des faits. En accompagnant les familles, elle restitue à la fois l’ampleur de la tragédie et celle d’un procès sans précédent. Il faudra dix ans de procédure pour que la cour reconnaisse l’innocence des quatorze victimes. Documentaire de Margo Harkin (Allemagne, 2006, 1h30mn) - Production : Besom Productions, Lichtblick Film - (R. du 29/1/2007) |