Carlton International Media Limited 20.55 Cinéma Susie ET les Baker Boys Un trio attachant (Jeff et Beau Bridges, et l’étincelante Michelle Pfeiffer) pour une comédie romantique pleine de charme en hommage aux losers du showbiz. Les beaux jours de Jack et Frank Baker, deux frères duettistes et pianistes de bar, sont derrière eux. Quand leur chemin hasardeux croise celui de la splendide Susie, ex-call-girl en rupture de ban, tentée par la chanson, leur carrière décolle. Mais si le trio musical est sans fausse note, les relations amoureuses et fraternelles s’accommodent moins bien du rythme ternaire. Elle et eux Délicieuse variation amoureuse et musicale, Susie et les Baker Boys oscille entre le romantisme et l’humour des films des années 1940 et la mélancolie des années 1980. Dépeignant avec tendresse le milieu des losers du showbiz, cédant pour le meilleur à l’irrésistible attraction de son héroïne – sa version de « Makin’whoopee », qu’elle chante moulée de rouge sur un piano, est propre à réveiller les morts –, SteveKloves n’invente rien, mais ce rien enchante. S’inspirant sûrement de leur propre relation, les frères Bridges apportent à leurs personnages une touchante vérité. Et jouent galamment les faire-valoir auprès de la radieuse Michelle Pfeiffer, à laquelle ce joli petit film a conféré ses galons de grande actrice. Meilleure actrice (Michelle Pfeiffer), Golden Globes 1990 (The fabulous Baker boys) Film de SteveKloves (États-Unis, 1989, 1h53mn, VF/VOSTF) - Scénario  : SteveKloves - Avec  : Michelle Pfeiffer (Susie Diamond), Jeff Bridges (Jack Baker), Beau Bridges (Frank Baker), Ellie Raab (Nina), Xander Berkeley (Llyod), Jennifer Tilly (Monica) - Image  : Michael Ballhaus Montage  : William Steinkamp - Musique  : Dave Grusin Production  : Gladden Entertainment, Mirage, Tobis (R. du 18/12/2000) Igor Oberberg/Friedrich-Wilhelm-Murnau-sTiftung, Wiesbaden 22.45 CINÉMA Sous les ponts Avant-dernier film produit par les mythiques studios UFA, Sous les ponts a été tourné en 1944 dans un Berlin déjà en ruines. Une romance d’amour et d’amitié sur fond de ciel et d’eau. Amis, Willy et Hendrik sont mariniers sur les canaux de Berlin. Un jour, l’énigmatique Anna apparaît au détour d’un quai. Celle-ci vit un premier temps à terre avec Willy. Mais c’est finalement Hendrik qu’elle aime. Les compères pensent trancher ce débat cornélien entre amour et amitié en décidant que l’un gardera la fille et l’autre leur péniche… À distance L’ambiance particulière dans laquelle baigne ce film de 1944 résulte en partie de la distance prise par Käutner avec l’actualité. Les trois personnages vivent leur histoire d’amour sur fond de ciel et d’eau. Ils évoluent entre Berlin, Potsdam et le pont de Glienicke, mais l’intrigue pourrait aussi bien se nouer ailleurs. Sous les ponts reste sans doute la dernière grande réussite du réalisateur sur le plan esthétique et appartient à cette partie de son œuvre dont Louis Marcorelles écrivait, dans Les cahiers du cinéma, qu’elle est, « dans un monde d’intolérance, un message de pureté et d’élégance ». (Unter den Brücken) Film de Helmut Käutner (Allemagne, 1944, 1h32mn, VOSTF) - Scénario  : Helmut Käutner et Walter Ulbrich, d’après Sous les ponts de Paris de Léo de Laforgue Avec  : CarlRaddatz (Hendrik), Gustav Knuth (Willy), Hannelore Schroth (Anna), Ursula Grabley (Vera), Hildegard Knef (une fille) Image  : Igor Oberberg - Musique  : Bernhard Eichhorn - Production  : UFA - (R. du 13/8/2012) N°16 – semaine du 16 au 22 avril 2016 – ARTE Magazine Ladybirds Films 0.20 la lucarne Et le bal continue La chronique édifiante et drôle d’une Bulgarie postcommuniste désabusée face à la démocratie et à l’UE. Elena Atsarova, jeune ingénieure bulgare surdiplômée, gagne sa vie depuis six ans en interrogeant ses concitoyens sur toutes sortes de sujets, de leurs conditions économiques à leurs opinions politiques. De l’étudiant en droit au fossoyeur tsigane, tous affichent le même dépit envers leur société. Ils ne croient plus en rien, et surtout pas en un avenir heureux. Nébuleuse Dans les pas d’Elena, le regard aiguisé du réalisateur Gueorgui Balabanov explore son pays marqué par un fossé croissant entre la pauvreté des uns et la corruption florissante des autres, laissant libre cours à une vox populi à la fois désabusée et pleine de verve. Sans commentaire ni concession, son film esquisse le tableau d’un pays qui a perdu ses repères, volontiers homophobe et raciste mais capable d’aduler un travesti tsigane chanteur de pop. Le tableau aussi d’une dolce vita bulgare haute en couleur, à travers une nébuleuse de hauts fonctionnaires, d’anciens apparatchiks et d’élus à la réputation douteuse. Documentaire de Gueorgui Balabanov (France, 2015, 1h31mn) Coproduction  : ARTE France, Ladybirds Films avril lundi 15 18